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Editos

Le combat de l’esprit des Frères musulmans est plus important que celui des Frères musulmans eux-mêmes

Le Dialogue

Je n’ai  aucun  doute  que les « Frères musulmans »  et tous les groupes islamistes sont la pire  des réalités  de  notre société (  et  tant d’autres). Elle est plus épouvantable que le colonialisme , les guerres civiles, les catastrophes naturelles   et  tous les points négatifs  de  notre  société (et  des autres sociétés). Bien  que la pensée  des Frères musulmans et des autres groupes islamistes soit le fruit  des idées des anciens musulmans ( tels Ibn Taymiyya Ibn Qayyim al-Jawziyya),  l’existence  même du projet des Frères musulmans et des autres groupes islamistes et son  extension  n’aurait jamais  vu  le  jour  sans la foi  que portèrent en  eux les services britanniques de renseignement  (depuis la deuxième  moitié du  dix-neuvième siècle). Ces services ( les plus dangereux   du  monde entier)  croyaient  dur comme fer  que l’islamisme  est  la cancer  qui infecterait  l’organisme de ces sociétés   jusqu’à  les anéantir. 
Autant que cette idée  des services de renseignement  couvait  derrière  l’instauration  des Etats du  Moyen-Orient sur une base  religieuse-  islamiste et  la division  des  Indes en  1947  autant qu’elle était l’armature de la création  du  groupe   des Frères musulmans  par  Hassan  Al  Banna en  Egypte en  1928,  cinq  ans   après la  mort de l’empire  ottoman  par Kamal  Atatürk   et  seulement  un  an après la mort de  Saad  Zagloul.  Des preuves nourries de  faits indiquent que les services britanniques de  renseignement  ont financièrement soutenu, la même année  de  sa fondation,  en  1928, (via la compagnie  du  Canal  de  Suez) la confrérie des Frères musulmans par son fondateur. 
Il  est déplorable  que  les médias, égyptiens et arabes,  n’ont jamais jeté la lumière  sur l’anecdote que  j’ai  relatée  précédemment  et je signifie,  par-là, «l’histoire de Ossama Ben  Laden »  qui  a concrétisé la relation  entre l’islamisme et les services américains de renseignement (  qui  sont l’enfant aîné de  leurs homologues britanniques). En  fait,  Ossama Ben  Laden  et l’organisation  Taliban ont existé  sur la table des Américains.  L’objectif  était  de  combattre les Soviets en  Afghanistan. Les événements  ont  suivi  leur cours  jusqu’à l’époque  où les fondateurs  de Taliban ont envahi Afghanistan  et  ont  massacré  Ossama Ben  Laden. 
L’un  des désastres des sociétés infestées  par  ce  cancer que représentent les Frères musulmans et les groupes  islamistes est  que le combat  des islamistes est la première de leurs priorités :  celui  de  l’Etat,  de ses institutions,  de ses cercles culturel  et  médiatique  sans   accorder la moindre importance au combat de leurs  idées  ou  du  moins  lui ont  accordé  une importance  marginale  aux niveaux  éducatif,  culturel,  médiatique  ou  au niveau  de la réforme du  discours religieux. La raison  en  est  que  lutter  contre les islamistes est  mille fois  plus  facile  que  livrer  combat  à leur pensée.  Oui, infiniment  plus facile !!! En fait, quoique importante,  la mobilisation  de  la puissance  matérielle de l’Etat ( militaire et sécuritaire)  est  moins compliquée  que l’action programmée  qui  vise à  combattre la pensée  islamiste à  travers les institutions éducatives,  culturelles  et  médiatiques  ainsi  que par  les tribunes du  discours religieux.
Ce que je signifie par-là  est  que  la lutte contre la pensée  islamiste  exige  un  document de  vision qui  définirait des « politiques stratégiques » qui  traduiraient  la « vision »  pour la convertir  en  politiques,  programmes éducatifs,  culturels et médiatiques  ainsi  que des politiques et programmes identiques visant  le  discours religieux.
Et  moi –personnellement-   je  nourris la certitude  qu’un  progrès relatif (  et  modeste)  a été  réalisé  au  niveau  de  l’éducation;  reste  les cercles de la culture  et des médias  sont loin  d’assumer le rôle  qui  leur  incombe.  En  Egypte,  le nombre  des palais de culture  se  rapproche de  celui  des villages égyptiens ;  et  depuis des années,  exercent des actions et des activités modestes  du  point  de vue  utilité  et influence  alors qu’il  est  aisé  qu’ils soient transmutés  en  organes   d’extermination  de la pensée  islamiste.  Pour  ce  qui  est  des institutions du  discours religieux, elles sont  loin de tout  ce qui  est espéré,  exigé  ou  escompté.
En  somme,  se réjouir de la défaite politique des Frères musulmans  sur  le terrain  est  compréhensible et  justifié ;  néanmoins,  nous  ne devons jamais  omettre que leur  pensée  est  plus dangereuse et que prétendre avoir  asséné  une débâcle foudroyante aux Frères musulmans sans abattre  leur  pensée  équivaudrait,  à  un péché mortel  qui  générerait les conséquences les plus désastreuses.