Photo : Conférence annuelle Raphaël Lemkin à Montpellier le 5 Avril 2024, en présence de Marcel Kabanda Président d'Ibuka-France, Chantal Morelle et Annick Asso, co-organisée par Michaël Iancu, directeur de l’Institut universitaire Maïmonide en association avec Ibuka-France et l'équipe de recherche ERE-France " Processus génocidaires, génocides et prévention", dirigée par Vincent Duclert. Sébastien Coste, Adjoint au Maire représentant Michaël Delafosse, Maire de Montpellier, annonce l'inauguration prochaine de la stèle à la mémoire des victimes du génocide des Tutsi du Rwanda, le 11 mai 2024, jardin d'Arménie à Montpellier.
30 ans après, le 7 avril 2024, le Rwanda commémore le génocide des Tutsi, qui a entraîné la perte de plus d'un million de vies entre avril et juillet 1994, dans des conditions atroces : femmes, enfants, hommes et personnes âgées, personne n’a été épargné par la barbarie génocidaire. Dans le même temps, en France, les initiatives se multiplient dans l’espace public pour diffuser la connaissance affermie sur le sujet par d’importants travaux de la recherche universitaire.
En ce jour du 7 avril 2024, une déclaration historique d'Emmanuel Macron, diffusée sur les réseaux sociaux, reconnaît la responsabilité de la France dans le génocide, soulignant un manque de volonté d'intervention de la part de l'État français de l’époque. « La France aurait pu arrêter ce génocide » avec ses alliés mais « n’en a pas eu la volonté », affirme le Président français. L'historien Vincent Duclert a salué le courage d’Emmanuel Macron. Lors de la conférence annuelle Raphaël Lemkin qui s’est tenue à Montpellier, le 5 avril 2024, co-organisée par l’Institut Maïmonide et l’équipe de recherche ERE-France, en association avec Ibuka France, le spécialiste des génocide, auteur de l’imposant « Rapport Duclert », a souligné que cette reconnaissance ouvre de nouvelles perspectives de compréhension, de transmission et de prévention en matière de crimes de génocides.
Initiatives Mémorielles
Marcel Kabanda Président d’Ibuka France lors de la cérémonie de commémoration du 7 avril 2024 à Paris, au Jardin de la Mémoire du génocide des Tutsi du Rwanda. Copyright : Chantal Morelle.
La date du 7 avril symbolise le début de la phase la plus violente du génocide, qui a duré cent jours, marqués par des atrocités indicibles. Ce génocide trouve ses racines dans une politique de racialisation, initiée dès les années 1960, par l'administration coloniale. Trente ans plus tard, des efforts considérables sont déployés pour mieux diffuser la connaissance de ce génocide, et, par là-même, prévenir que de tels événements puissent se reproduire. Au Rwanda, des milliers d'archives sont numérisées et le gouvernement organise la mise en place d’un accès numérique aux 170 sites mémoriaux du pays. Des événements commémoratifs sont organisés à Kigali et dans le même temps à Paris et dans de nombreuses villes françaises., A Kigali, le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères français, Stéphane Séjourné et le secrétaire d’Etat chargé de la Mer, Hervé Berville, assistent à la cérémonie Kwibuka 30, suivie d’une marche de la mémoire. A Paris, une cérémonie mémorielle a lieu au Jardin de la Mémoire, Parc de Choisy, témoignant de la solidarité internationale et du devoir de mémoire face aux tragédies du passé. Pour honorer la mémoire des victimes et rappeler l’ampleur incommensurable de ce crime, des cérémonies sont organisées en association avec par l Ibuka-France dans différentes villes françaises, ainsi que de nombreuses rencontres, expositions, projections de films et colloques.