« Une question urgente à huit mois de l’élection présidentielle »
Une lettre de la Secrétaire d’État du Mississipi adressée au Ministère de la Justice a fait grand bruit. Cette missive va à l’encontre d’un décret du Président actuel des Etats-Unis, Joe Biden, qui tenterait d’inscrire sur les listes électorales des condamnés inéligibles et des immigrés clandestins (source : Top red state official demands answers on Biden executive order ‘attempting to register illegals to vote, par Andrew Mark Miller, Fox News, publié le 11 mars 2024)
« Comme vous le savez, le 07 mars 2021, le Président Biden a émis le décret n° 14019 visant à détourner les agences du ministère de la justice de leurs missions historiques de stricte application de la loi, pour les affecter à l’inscription d’électeurs et au suivi des modalités de vote. Il s’agit d’une intrusion dans les affaires d’État et une mauvaise utilisation des recettes et des ressources fédérales » a écrit Michael Watson, Secrétaire d’État du Mississipi dans une lettre la semaine dernière, à l’attention de l’Attorney General Merrick Garland.
« En outre, il semble que ces efforts aient conduit les agences dont vous avez la charge à tenter d’inscrire des personnes sur les listes électorales, y compris des criminels potentiellement inéligibles et à coopter des fonctionnaires de l’État et des collectivités locales pour atteindre cet objectif » poursuit-il.
Mais que recouvre ce fameux décret n° 14019 ? Le décret en question a été signé par l’actuel Président des États-Unis et a été présenté comme un levier de lutte contre la discrimination raciale et surtout de « protection du droit de vote ». Il est demandé aux agences gouvernementales « d’envisager les moyens d’élargir les possibilités offertes aux citoyens de s’inscrire sur les listes électorales et d’obtenir des informations sur le processus électoral, ainsi que le droit d’y participer ».
Ce que le Secrétaire d’État Watson redoute, c’est la modification substantielle des accords avec les prisons qui obligent les services des Marshalls à fournir « du matériel pour faciliter les inscriptions sur les listes électorales et faciliter ainsi le vote par correspondance, soit une modification de près de 936 contrats ou accords intergouvernementaux afin d’exiger les complicité des États et des collectivités locales dans l’inscription potentielle de prisonniers inéligibles sur les listes électorales ».
« Pardonnez-moi de ne pas faire confiance à l’administration Biden, mais dans le Mississipi, nous avons des réglementations strictes qui s’appliquent aux votants lorsqu’il s’agit de criminels ; il y a des crimes qui privent les gens de leur droit de vote dans notre État et je ne pense pas que l’administration Biden se soucie de mettre les points sur les i lorsqu’il s’agit de s’assurer que ces personnes sont en droit ou non de voter. Ils vont les inscrire sur les listes électorales, y compris les étrangers illégaux en prison » a déclaré le Secrétaire d’État Watson à Fox News Digital.
Qui s’assurera de la traçabilité et de la fiabilité du processus ? De nombreux prestataires fournissent des services d’inscription des électeurs et de collecte des votes externalisés mais il s’agit d’entités partisanes. De nombreux cas documentés ont été signalés selon Watson et le danger reste l’intervention de ces groupuscules partisans au sein même du processus de vote au Mississipi ou dans un autre État.
Le courrier aborde en particulier les risques juridiques liés à la participation des immigrés clandestins détenus dans les prisons du Mississipi, qui pourraient être inscrits sur les listes électorales par le biais de ce décret ; des risques qui les exposent très certainement au-delà de leur statut d’immigrés.
« Si vous regardez ce qu’il se passe à la frontière sud, lorsque les étrangers illégaux entrent dans notre pays, imaginez les efforts que cette administration va déployer pour les inscrire sur les listes électorales. C’est une question de contrôle. Il s’agit de maintenir leur pouvoir et cela met notre pays dans une position terrible. Il est tout à fait choquant de voir que l’administration Biden dépense l’argent des contribuables et dilapide les ressources vitales des forces de l’ordre » conclut le Secrétaire d’État Watson.
L’immigration massive, un « élément clé » de la stratégie de l’administration Biden dans la course électorale
Le Secrétaire d’État à la sécurité intérieure, Monsieur Alejandro Mayorkas, a défendu une ligne politique controversée, visant à permettre à 30 000 migrants d’entrer aux États-Unis, par voie aérienne, chaque mois, la qualifiant « d’élément clé » dans le management de la crise frontalière du sud du pays.
Cependant, cette politique a été contestée et attaquée en justice par une vingtaine d’États issus du GOP, Grand Old Party, c’est-à-dire le Parti des Républicains, qui se sont insurgés contre ce programme destiné aux Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens et Vénézuéliens (CHNV). Or, le juge de district, Drew Tipton, nommé par Donald Trump, a pourtant arbitré en faveur de l’administration Biden. Les Vénézuéliens ont été les premiers bénéficiaires de cette politique en octobre 2022, puis en janvier 2023, l’administration Biden a décidé d’étendre la liste des bénéficiaires aux Haïtiens, aux Nicaraguayens et enfin aux Cubains.
Les États du GOP avaient pourtant fait valoir que ce programme était illégal compte tenu du pouvoir de libération conditionnelle « exceptionnellement limité » accordé au gouvernement fédéral par le Congrès, qui stipule que ce pouvoir doit être utilisé au cas par cas, « pour des raisons humanitaires urgentes ou au profit d’un bénéfice public important ».
« Le programme de libération conditionnelle mis en place par le ministère ne respecte pas les trois facteurs limitatifs de la loi (…) Au lieu de cela, il équivaut à la création d’un nouveau programme de visas qui permet à des centaines de milliers d’étrangers d’entrer aux États-Unis alors qu’ils n’ont aucune raison de le faire. Cela bafoue, au lieu de suivre, les limites claires imposées par le Congrès », peut-on lire dans l’action en justice (source : Mayorkas calls policy to let 30k migrants fly in each month a « key element » of boarder plan after legal win, par Adam Shaw, publié le 9 mars 2024, Fox News).
Le bloc républicain impute la responsabilité de la crise frontalière historique que connait le pays, à l’administration Biden, comme l’affirme Adam Shaw dans son analyse, l’accusant « de favoriser l’ouverture des frontières en augmentant les libérations à l’intérieur des États-Unis, en réduisant les contrôles et en mettant fin aux travaux de construction de murs frontaliers ».
Si l’administration Biden, de son côté, insiste sur le caractère inédit et d’ampleur de cette crise (à l’échelle de « l’hémisphère »), elle demande un investissement massif et une réforme de l’immigration de la part du Congrès. Les démocrates sont également convaincus de la légalité de leur recours à la libération conditionnelle et rappelle qu’elle l’a déjà fait pour les réfugiés vietnamiens dans les années 1970 et plus récemment, pour les ressortissants ukrainiens l’année dernière.
L’accès moins restrictif à la libération conditionnelle humanitaire est le levier de résolution de crise, socle de la stratégie de l’administration Biden. Elle aurait introduit une restriction du recours au droit d’asile pour certains immigrants illégaux et encourager les migrants à utiliser cette alternative plutôt que de choisir la voie de l’entrée illégale sur le territoire.
Les 20 états du GOP se sont associés à America First Legal, une fondation dirigée par Monsieur Stephen Miller, ancien conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche, connu pour avoir remporté un certain nombre de victoires devant les tribunaux en contestant les initiatives de Joe Biden. Cette fois-ci cette coalition vise à démontrer « l’augmentation significative de la migration à la frontière sud-ouest, comme le résultat précis que les plaignants cherchent prétendument éviter » (source : Conservatives hope key legal case bring Biden migrant parole policies « tumbling down », par Adam Shaw, Fox News, publié le 25 Août 2023).
Comment les États peuvent-ils sécuriser leurs élections en 2024 ?
Dans ce contexte, « beaucoup de choses peuvent déraper » et il est plus qu’urgent d’adopter « une douzaine de réformes critiques qui doivent être entreprises dans les États pour garantir l’intégrité des élections » (source : Andrew Mark Miller, Nonpartisan watchdog releases report outlining top election security threats for 2024 : A lot can go sideways, Fox News, publié le 26 janvier 2024)
Tel est le crédo de Jason Snead, Directeur exécutif de Honest Elections Project (HEP), qui a livré à Fox News Digital, les ambitions de son rapport « Safeguarding Our Elections », publié le 26 janvier 2024.
« Nous avons élaboré ce rapport au cours des dernières années, en discutant avec des experts, en travaillant avec les États, en voyant ce qui ne fonctionne, et surtout en essayant de rassembler tous les éléments dans un document unique, consolidé et concis, que l’on peut déposer sur le bureau du législateur, pour que l’on puisse faire adopter ces réformes. Nous croyons fermement qu’il est plus facile de voter et plus difficile de tricher, et pour ce faire, il existe un arsenal de règles de base et de garanties que chaque État devrait adopter et suivre. »
Le rapport appelle ainsi à « des règles honnêtes dans 14 domaines principaux » que l’on peut énumérer ici : l’interdiction du vote par ordre de préférence, le blocage des « Zuck Bucks 2.0 » (un groupe financé par Mark Zuckerberg qui utilise les billets virtuels de Meta pour influencer les bureaux électoraux locaux), l’interdiction pour les non-citoyens de voter aux élections, le regroupement des dates d’élection, l’obligation de présenter une carte d’électeur et la protection des bulletins de vote dits vulnérables « par correspondance ».
Dans tout le pays, des États tels que l’Ohio, l’Utah, l’Oklahoma, le Mississipi ont pris des mesures pour renforcer l’intégrité des élections. Un grand nombre de changements recommandés dans le rapport, notamment concernant le vote des immigrés illégaux doivent être mis en place pour restaurer la confiance des américains dans leur processus électoral.