Pierre-Yves Rougeyron est essayiste et le fondateur du groupe de réflexion "Le Cercle Aristote" - consacré à l'étude de l'histoire et de la pensée politique française. Il est également le Directeur des éditions "Perspectives libres". Il publie régulièrement des analyses écrites ou vidéo sur des blogs et des chaînes de médiadigital (YouTube). Il revient pour Le Dialogue sur les raisons de l’échec de la contre-offensive ukrainienne au terme d'une offensive sanglante ayant duré plusieurs mois.
De Charybde en Scylla…
Pour l’essayiste, cette contre-offensive est avant tout « un échec militaire » pour l’Ukraine qui ne disposait ni de la couverture aérienne ni de la taskforce suffisante pour affronter les troupes russes. Ce conflit a dégénéré au détriment de lourdes pertes humaines pour les Ukrainiens, « 350 000 jeunes hommes », tués sur le front et des zones entières qui risquent de tomber entre les mains des Russes.
Selon l’expert quel est le véritable but de cette guerre? Entretenir le conflit « dans une atmosphère de pourrissement » et « retarder toute négociation politique ». Les commanditaires se gardent bien d’ailleurs d’engager leurs propres troupes et n’hésitent pas à « gaspiller le sang » des forces vives ukrainiennes alors que cette guerre est d’ores et déjà perdue.
Un conflit né pour Pierre-Yves Rougeyron, « d’un imbroglio sanglant et ethnico-politique » que certaines forces en présence ont contribué à envenimer : « Une véritable boucherie, le résultat de batailles d’artillerie ». « Ces jeunes hommes auront perdu un ou plusieurs membres, ne seront plus en mesure de fonder de famille… L’Ukraine va payer le prix fort de ce conflit pendant des décennies…. Un véritable gâchis tant humain que géopolitique, comme l’Occident n’en a pas généré depuis la guerre en Syrie ».
Go West !
Quel avenir pour l’Ukraine en Europe ?
Pour Pierre-Yves Rougeyron, il faut tout d’abord revenir aux fondamentaux : « Prenons les critères de base qui président à l’entrée de l’Ukraine en Europe ».
« Il faut avoir une économie et une vie démocratique stables. Or l’économie de l’Ukraine est une économie de guerre et nous sommes face à l’un des pays les plus corrompus au monde. L’Ukraine se distingue également pour être l’un des marchés les plus structurés au monde en matière de trafic d’êtres humains, notamment de traite d’enfants, de trafic d’organes et autres joyeusetés du crime organisé ».
En plus d’un « dumping agricole agressif », qui va contribuer selon l’auteur à « flinguer » toutes les agricultures d’Europe de l’ouest avec son « afflux de travailleurs détachés », l’Europe devra faire face à « la dérive mafieuse et du grand banditisme », périls endogènes et structurels du pays. L’adhésion de l’Ukraine aux côtés d’un « pseudo-Etat Monténégrin et d’une entité kosovare-albanaise mafieuse », signe la fin de l’Europe telle que nous la connaissons et sa mutation en « une espèce de gigantesque Hôtel California du crime organisé, pour qui se rappelle le tube des années 70 ».