Tout semble s'accélérer et se télescoper en République démocratique du Congo (RDC).
La situation dans l'est de la République démocratique du Congo reste tendue, avec des affrontements en cours entre les forces armées congolaises (FARDC) et le groupe rebelle M23.
Les FARDC ont annoncé l'arrivée de nouveaux bataillons et de matériel militaire à Goma, dans la province du Nord-Kivu, en vue de renforcer leurs positions et de reprendre les zones occupées par le M23 et les Forces de défense rwandaises (RDF).
Les renforts sont principalement constitués de commandos des FARDC, ce qui suggère une intensification des opérations militaires dans la région.
Les nouveaux arrivants ont également apporté avec eux un important arsenal militaire, y compris des blindés. Cela laisse présager une phase offensive rapide et déterminée de la part des FARDC.
Dans cette perspective, des tensions persistantes demeurent palpables : Malgré le déploiement des renforts, les combats se poursuivent dans la région, avec des attaques signalées par le M23 sur plusieurs positions des FARDC, notamment à Lushangi et Malehe.
S’agissant du déploiement du M23, des informations font état d'un déploiement massif du M23 vers Kilolirwe, en préparation d'une possible offensive sur l'axe Sake-Goma-Minova. Cette situation laisse craindre une escalade des hostilités dans les jours à venir.
Dans ce contexte, le Chef d'État-Major Général des FARDC a récemment effectué une visite à Goma avant de retourner à Kinshasa. Il a rencontré des blessés de guerre à l'hôpital régional et a présidé une réunion de commandement pour évaluer la situation sur le terrain.
Pour sa part, Pretoria a annoncé le déploiement d'au moins 2 900 membres des Forces de défense nationale sud-africaines en RDC. Selon le communiqué officiel, ce déploiement vise à contribuer à la lutte contre les groupes armés illégaux dans l'est de la République démocratique du Congo, dans le cadre de la mission de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) en RDC.
Ce déploiement survient alors que la RDC est engagée, depuis 2021, dans une lutte contre le groupe armé du M23 (Mouvement du 23 mars), financé par le voisin rwandais. L'avancée de ce groupe menace désormais la capitale provinciale du Nord-Kivu, Goma.
Selon les rapports des médias, des décennies de conflits dans l'est du Congo entre de multiples groupes armés rivaux pour le contrôle des terres et des ressources ont tué des centaines de milliers de personnes et déplacé plus de sept millions d'autres.
La Mission de la SADC en République démocratique du Congo (SAMIDRC) a été déployée le 15 décembre 2023 pour soutenir le Gouvernement de la RDC dans la restauration de la paix et de la sécurité dans l'est de la RDC, qui a connu une recrudescence des conflits et de l'instabilité provoquée par la résurgence des groupes armés.
« Le déploiement couvrira la période allant du 15 décembre 2023 au 15 décembre 2024 et il a été autorisé conformément aux dispositions de l'article 201(2) (c) de la Constitution de la République d'Afrique du Sud. Les dépenses budgétées pour le déploiement s'élèvent à un peu plus de 2 milliards de rands. Cette dépense n'affectera pas les dispositions pour l'entretien régulier et les réparations d'urgence de la force de défense », a déclaré la Présidence dans un communiqué.
L'obligation de contribuer en troupes à la mission de la SADC en RDC incombe à tous les États membres de la SADC. La SADC est un groupe de 16 pays, y compris le Congo.
Le déploiement de la SAMIDRC a été approuvé par le Sommet extraordinaire de la SADC des chefs d'État et de gouvernement tenu à Windhoek, en République de Namibie, le 8 mai 2023, en tant que réponse régionale pour faire face à la situation de sécurité instable et en déclin prévalant dans l'est de la RDC.
Dans le cadre de la SAMIDRC, une force régionale de la SADC issue des Républiques du Malawi, d'Afrique du Sud et de la République-Unie de Tanzanie ainsi que des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) collaborent avec l'armée congolaise, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), pour lutter contre les groupes armés opérant dans l'est de la RDC.
Dans un communiqué de janvier 2024, la SADC a déclaré que la présence de la SAMIDRC témoigne de l'engagement des États membres de la SADC à soutenir la RDC dans ses efforts pour parvenir à une paix et à une stabilité durable et, en fin de compte, à créer un environnement favorable au développement et à la prospérité.
On l’aura compris, la situation dans l'est de la RDC reste volatile, avec des affrontements en cours entre les FARDC et le M23. Le déploiement de renforts militaires semble indiquer une volonté de la part du gouvernement congolais de reprendre le contrôle des zones contestées, mais les tensions persistent et la violence continue…