Le prix de l’énergie observé en Europe et singulièrement en France, suscite volontiers l’étonnement.
Que le RTE, le gestionnaire du Réseau de Transport de l’Energie en France, se réjouisse de constater une baisse de la consommation d'électricité, de 8,3% sur une semaine et de 6,6% sur les 4 dernières semaines, tandis que les industriels se préparent à diminuer la production, voire fermer leurs usines, on croit marcher sur la tête.
Pour l’heure, l’urgence ne consisterait-il pas à remettre en état de marche la production de l’électricité en France ?
Et dans cette perspective, il y a lieu de remettre en marche, au plus vite, les centrales nucléaires.
De fait, pour l'ancien patron de GDF et du groupe pétrolier Elf, Loïc Le Floch-Prigent, "Normalement, les centrales nucléaires sont toutes en fonctionnement au 1er janvier. Mais on a fait de l’antinucléaire systématique et à chaque fois qu'on a pris de telles précautions inutiles on a mis en danger notre électricité" et dans ce cadre, il apparaît vraiment utopique d'arrêter en même temps toutes les centrales nucléaires confrontées à des problèmes de corrosion.
Pour mémoire, pour pallier à ces pénuries, la France a acheté de nombreuses quantités d'énergie "à un prix très élevé. La France a bel et bien tarifé l’électricité, étant entendu qu'un produit que l'on produit à 50 euros, se retrouve allégrement dans l'industrie à 600 euros.
Dès lors, pour se débarrasser de cette électricité trop chère, Loïc Le Floch-Prigent plaide pour sortir du marché européen à l’instar du Portugal et de l'Espagne : Qu’on y songe, les Portugais et les Espagnols sont à 115 euros le mégawattheure !
Dans ce contexte, le prix de l'électricité à l'intérieur du marché européen commun est fixé par le coût de production de la dernière centrale utilisée pour satisfaire une demande. En général, les sources de production les moins chères, nucléaire et renouvelable, sont utilisées en premier, avant le charbon et le gaz, très chers en ce moment. Ainsi, le prix de l'électricité en France est souvent déterminé par une centrale à gaz, souvent située en Allemagne, conclut Loïc Le Floch-Prigent
Alors que faire ?
Il faut calculer les prix en partant des coûts réels, non pas de la spéculation et il va sans dire s’agissant du gaz, pour les entreprises énergétivores, c’est un point de passage obligé.
On oublie de souligner que le prix du gaz a augmenté il y a maintenant deux ans et demi pour que les Américains puissent gagner de l’argent en vendant leur gaz de schiste, le gaz russe a donc gentiment augmenté pendant deux ans avant le conflit actuel ukrainien, ce qui ne réjouissait pas les Allemands dont l’industrie dépendait à 60% du gaz russe.
On l’aura compris, le conflit Ukraine a alors démontré, à l’aune des sanctions décrétées par l’Union européennes contre la Fédération de Russie, que la prospérité allemande dépendait tout à la fois du gaz, mais aussi du pétrole et du charbon russes !
Mais qu’on se le dise, s’agissant de la France, celle-ci dispose des plus grands stocks souterrains de gaz d’Europe. Ces stocks qui correspondent à une année pleine de consommation nationale, l’hexagone les as obtenus à un prix raisonnable.
Or nous allons céder notre gaz aux allemands pour que ceux-ci fassent fonctionner leurs centrales électriques à gaz pour nous faire de l’électricité lors des pics de consommation cet hiver ! souligne Loïc Le Floch- Prigent
On ne peut pas mettre à plat notre production industrielle par "solidarité" avec les allemands
Ceci n’est pas une solution viable, on ne peut pas mettre à plat notre production industrielle par "solidarité" avec les allemands qui continuent à vouloir fermer leurs centrales nucléaires qui fonctionnent très bien sans aucune solidarité avec nous, par pure idéologie. Peste Loïc Le Floch-Prigent. Le modus vivendi du pseudo couple franco -allemand n’a que trop duré.
De même, pour l'ancien patron de GDF et du groupe pétrolier Elf, il est important de sortir du marché européen de l'électricité qui gonfle artificiellement les prix. Pour ce faire, il convient à tout prix de redémarrer au plus vite les centrales nucléaires à l'arrêt pour maintenance. Cela passe notamment par la réactivation de la Centrale de Fessenheim et par le respect des normes internationales et non pas françaises qui sont bien trop contraignantes.
Or force est de constater que nos gouvernants se comportent comme des catoblépas, ces étranges animaux des temps anciens, qui dit-on dévoraient ses propres pattes sans bien même s’en apercevoir !