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Monde

Les Frères musulmans et le complot infernal

Le Dialogue

Jamais je n’ai été  adepte de la théorie  du complot  qui corrobore l’idée  que  le monde d’une part et particulièrement les Arabes et les Musulmans  d’autre part font l’objet d’une conspiration. Je doutais toujours des paradoxes qui échafaudaient l’ idée  complotiste;  d’autant plus qu’elle exige un  climat propice  qui  favorise l’action  de ses auteurs : ils l’enracinent, la développent, en  font la propagande et monopolisent, à  eux seuls, le but recherché. Je fus en  fait sidéré  de voir  le vieux  continent, qui  a connu  le siècle des Lumières, les  philosophes de la raison  et leur la divulgation  de leurs idées à  travers les mass-médias les plus sophistiqués,  devenir guidé  par  un groupe de personnes qui se propose de changer le monde et mis sous sa coupe par ses moyens rusés  qui  lui ont permis d’avoir  l’apanage d’une   large part  de la littérature  et de l’art de par le  monde. au  point qu’ont  vu le  jour des films et romans  qui traitent  des « empires noirs » qui  maîtrisent les planètes et les étoiles  et même au-delà  des trous noirs et sont animés par le désir d’imposer la domination,  la suprématie et l’exploitation. A chaque complot, son « conseil  d’administration »  du monde:  il est constitué par un  groupe  intellectuel ou  une autorité capitaliste  d’un  type  donné  qui  vise l’abus et  la collecte de  grandes richesses ; A  d’autres époques, il  regroupait des éléments des services des renseignements ou des superpuissances ou même avait des liens avec des mouvements mafieux criminels. Ces diverses formes de groupes conjurationnistes ont créé l’appréhension  et la peur chez de nombreux groupes humains  qui ont trouvé  dans le complot un moyen  de se dérober à leurs propres responsabilités surtout  vis à  vis des défis auxquels  ils font face. L’œuvre du  romancier Dan  BROWN-  « Da Vinci  Code », « Anges et Démons », « Le Symbole perdu » et « Inferno » -  ont symbolisé  tous des complots qui  sont tissés  à l’intérieur des institutions chrétiennes dont le Vatican  ou  autres qui s’intéressent à  assurer le salut  du monde par la délivrance  du pêché. Les partisans de la théorie du complot  ont fait de la « Franc-maçonnerie», l ’échine dorsale de plusieurs types de conspiration par l’amalgame et le brassage de plusieurs civilisations internationales  jusqu’à  créer les Etats Unis et assurer sa gestion.

 Alors que les partisans de la notion  de complot  fouillaient les ouvrages d’histoire  ou  même les livres sacrés  à  la recherche de la naissance première de  la situation  politique du  monde contemporain,  ils ont complètement  méconnu les Frères musulmans  quoique cette confrérie ourdisse des complot visant l’avenir de l’univers. Elle dispose  d’une organisation  internationale chapeauté par un  conseil d’administration  ayant  comme président  ce qu’ils nomment « le  guide suprême ». Il  est  assisté  par  « un  conseil consultatif »  et supervise les branches  de la confrérie  disséminées dans  plus de 81 pays  du  monde. L’action  clandestine est la vérité  immuable de cette confrérie  à laquelle elle n’a jamais donné d’entorse;  même lorsqu’elle a eu  la main  mise sur l’Egypte  et  a élu président l’un  de ses membres. Ses plans étaient maintenus secrets. Quant à leur  exécution, elle était  à la charge de ceux qui  travaillaient sur  le terrain, prêtaient  serment d’obéissance éternelle  à  leur tuteur et futur commandeur des croyants . L’idée  maitresse  de la propre conception  du  monde  par cette confrérie est le  grand  « Califat » musulman   dont la grandeur  historique est  inspirée de la « suprématie »  de  ce monde,  comme autrefois aux âges qui ont suivi  la révélation  de l’Islam avec les califats omeyyade, abbasside  et ottoman.  Abstraction  faite des horreurs commises  lors de ces périodes historiques,  elles sont forcément conçues, selon  l’optique  frériste, comme  des mythes de  justice, de  liberté  et  de respect  de l’homme  sans porter  outrage  aux adeptes des autres religions , confirmer  l’idée  de l’infériorité  de la femme  ou marquer une supériorité pérenne par  rapport à  tout  ce qui n’est  pas  islamique. 

A vrai  dire,  la vérité politique des Frères musulmans  ne consiste pas en de positions idéologiques manifestées vis à  vis de l’autre. Elle est  plutôt  un mouvement  fasciste totalitaire  ayant des traits  idéologiques qui l’en  rapprochent d’autres  similaires affiliés à  d’autres idéologies telles le nazisme, le fascisme et le  communisme, à travers leurs multiples et diverses déclinaisons concrétisées dans le « Komintern» qui  regroupait les régimes communistes et qui  avait  pour mission de gérer leurs branches à travers le monde. Le  dénominateur  commun entre  tous  ces mouvements,  quelque multiples que  soient  leurs origines, consiste dans une vision  de l’existence sur  terre  et  une fin  en tout état  de  cause  « utopique »  qui est   déclenchée par  la gloire de la nation  et  jusqu’au paradis  dans l’au-delà  et entre  eux un  type de paradis sur terre.  Ils revêtent l’homme de la valeur  unique de n’être  qu’une simple  vérité de la foi  auquel  il échoit  l’obéissance  absolue et  non  l’adoption d’un  comportement  social créateur, innovant  qui peuple  la terre. Ils remontent tous  loin  dans le temps,  naissent et  s’éclipsent  mais loin de périr,  ils restent toujours capables de s’imposer d’une manière ou  d’une autre. Chacun  de  ces mouvements  a sa propre  idéologie, une forte  organisation  et un plan  d’action  à chacune des époques historiques. 

Néanmoins,  c’est l’échec des expériences pratiques du  fascisme et  du communisme qui  fut signe de leur mort  soit  en  Allemagne  nazie soit  dans  l’Union soviétique  communiste. Quant  aux Frères musulmans,  ils ont prouvé,  grâce  à leur incroyable  flexibilité, leur  aptitude exceptionnelle à   survivre en  raison  de leur application d’une stratégie  qui traitait  avec « la faiblesse » lorsqu’ils tendaient, des fois,  à « la victimisation »  et  d’autre fois à « l’autonomisation »  lorsqu’ils confirmaient  leur force  et leur domination. Et,  dans toutes ses tentatives d’accaparer  le pouvoir  politique, ils maintenaient la clandestinité  qui  est  la pierre  angulaire de la notion  de complot. Leur  sortie  au grand jour  n’est  qu’un moyen justifié  par  les applications  pratiques de l’idée. Ils optent toujours pour les relations de « fraternité »  dans la religion musulmane voire  - en  d’autres  termes- la relation  entre  les membres d’un gang  criminel qui  sont  réunis autour de l’argent et s’adonnent au trafic   des stupéfiants;  mais cette fois-ci  le gang se  substitue à  tout ce  qui  précède,  en offre  une image  défigurée et  crée  in lien factice entre la religion musulmane et l’organisation  des Frères musulmans. Dans ce cas, l’organisation  des frères musulmans  crée  son propre « mondialisme »  à travers lequel  la religion  musulmane domine,  à travers le  califat,  non des pays mais des individus qui  doivent  se souscrire à « l’allégeance ». D’ici, l’hostilité  et le complot  permanent se sont déclarés  contre l’Etat-nation  qu’il soit  un pays arabe  ou  islamique,  de l’Europe de  l’est ou  du Nord des Etats Unis. Selon  les Frères musulmans, l’Etat  -nation  morcelle ce qui  intégral  et démembre l’entité compacte représentée par l’unité  de l’univers sous  la houlette d’un  seul  pouvoir et d’une seule religion.

Nonobstant, la stratégie des Frères musulmans  n’a pas uniquement  recours à la faiblesse  et à l’autonomisation pour  traiter le pouvoir  en place ni  non plus à la clandestinité  et  au refus de se déclarer  au  grand jour.  Elle est  capable de se déguiser et de porter  autant  de masques  que de pays où elle est  employée  en  vue de recruter  des cadres et de répandre des agents. Et,  pour se  faire, il est indispensable d’adopter la politique de « longue haleine » : premièrement,  la garantie financière et économique  des partisans  qu’assure le  travail à travers les investissements et les projets et les banques islamiques dans tous les pays  du  monde dont les îles Caraïbes ;   deuxièmement lier le mouvement  à la famille  à  travers le mariage et l’alliance  et  ériger une barricade  interdisant le contact  avec la société où ils vivent;  troisièmement, inciter les musulmans à  pratiquer la « prière  collective »  dans la mosquée  placée sous le  contrôle de la confrérie des Frères musulmans. Troisièmement, il  s’avère  certain que la plupart  des terroristes qui se sont livrés plus tard  à  cette action criminelle  sont le produit  des opérations de « lavage  de cerveau »  pour se répartir  en  plusieurs autres factions  telles Daesch et  Al-Qaeda  et  les chantiers de  l’application  pratique. Quatrièmement,   les Frères musulmans  ont trouvé  dans les communautés  libérales et démocratiques une  chance en or d’entretenir  leur  discours  au  sujet  de la mesure et de la modération et  qu’une faille béante les sépare des autres groupes terroristes au  point  qu’ils vont parfois jusqu’à  déclarer la  « taqîya »  à titre  de dénonciation  de  ces opérations terroristes,  réitérant les paroles de  leur dirigeant  Hassan Al  Banna  au lendemain  de   l’attentat qu’ils avaient  commis au Caire  qu’ils n’étaient ni  « Frères »  ni « musulmans ». Cependant, ce qui  est  à retenir,  c’est  qu’ils considèrent  martyrs du devoir les éléments qui ont pratiqué des actions terroristes et  ont trouvé  la mort  au cours de l’une  d’elles  comme  ils  méritent qu’on invoque pour  eux le Bon Dieu et qu’on se mette  en prières. En  Jordanie-  à  titre d’exemple-  ils ont  même fait le deuil  et  tenu une cérémonie  de  présentation des condoléances pour des meurtriers qui ont trouvé la mort  lors du  « Jihad ». 

C’est  ainsi que se ferme  le dernier  maillon de la chaîne du  terrorisme à travers l’appel  des Frères musulmans à un  complot majeur  taxé de clandestinité et leur pratique d’une  conspiration  contre leur propre  pays ou  des pays   hôtes.