Osama Khalil est né au Caire en 1949.
Poète, philosophe et linguiste, il fut notamment directeur de l’Espace le Scribe aux Éditions L’Hamattan à Paris.
C’est avec une immense tristesse que nous avons appris sa disparition dimanche dernier, le jour de ses 74 ans, parti trop tôt rejoindre le paradis des poètes…
Lors de la parution de l’un de ses nombreux ouvrages, Mes lettres à elle, Hédi Djebnoun a eu peut-être les plus beaux mots concernant Osama : « Osama Khalil porte en lui les dieux de l’Égypte ancienne et les prophètes que cette région a vu prospérer et disparaître. Il a cette qualité de demander aux mots, renvoyés à leurs connotations originelles, de nous dévoiler ce qu’ils cachent. (…) Le poète affirme mais il n’est pas indemne du doute… »
Ces quelques lignes résument parfaitement la personnalité et la profondeur d’âme de ce cher Osama.
Collaborateur infatigable malgré ses problèmes de santé, et surtout un ami fidèle, Osama Khalil était présent aux côtés du Dr Ali dès le lancement à Paris du CEMO, le Centre des Études sur le Moyen-Orient en 2017, et encore et toujours, récemment, pour la naissance du Dialogue.
Il était d’ailleurs enthousiasmé par ce nouveau média et cette initiative ambitionnant d’être le pont entre nos cultures arabe et occidentale, que lui-même incarnait à merveille.
En effet, au-delà d’être un traducteur franco-arabe inestimable et hors pairs pour nos travaux, il était dans ces deux langues, française et arabe, un auteur prolifique, un grand érudit et un grand lettré, passionné et passionnant. Virtuose des bons et des beaux mots de la langue de Molière !
Personnellement, je n’oublierai jamais, autour d’un café, nos longues conversations philosophico-politiques.
Un puit de sciences qui ne manquait pas, avec son humour légendaire et son célèbre rictus malicieux, de se moquer avec affection de mon arabe très sommaire, mélange maladroit d’arabe classique appris en Égypte et d’arabe maghrébin acquis dans ma jeunesse, dans mon quartier populaire de Marseille… Ses corrections, toujours en délicatesse, bienveillantes et attentionnées, étaient à chaque fois le début de longs cours aussi agréables, riches que précieux !
Pour les plus jeunes d’entre nous, qui l’avons croisé et aimé, il fut et restera l’Oncle doux et cordial, Al ‘Am…
Philosophe, linguiste, Osama était également un musicien et un parolier talentueux et par-dessus tout, un immense poète !
Au nom de toutes les équipes françaises et égyptiennes du CEMO et du Dialogue, le Dr Ali et moi-même, présentons nos condoléances les plus sincères et attristées à sa famille.
Au revoir, mon cher Osama, ton absence laissera un vide profond et inconsolable dans nos cœur…