Depuis plus de six jours, dans toute la France, des dizaines de communes sont touchées par des violences inédites et extrêmes. Une situation jugée très grave et parfois décrite comme les prémisses d’une guerre civile.
Ce week-end, l'attaque à la voiture-bélier qui a visé le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses, en région parisienne et qui a blessé gravement l’épouse de l’édile, a provoqué une émotion immense dans le pays. Elle confirme tragiquement la recrudescence de la violence contre les élus de proximité après une semaine d'émeutes, en réaction à la mort de Nahel, 17 ans et délinquant bien connu des services de police, tué par un policier à Nanterre en début de semaine dernière lors d’un refus d’obtempérer.
C’est dans ce contexte de tension extrême que l’AMF, l'association des maires de France, par la voix de son président David Lisnard, s'est fendue d'un communiqué indigné appelant la population à se rassembler ce lundi à midi devant toutes les mairies du pays.
Indigné des attaques visant plus de « 150 mairies ou bâtiments municipaux depuis mardi, une première dans l'histoire du pays », le président de l’AMF, par ailleurs maire de Cannes, dénonce « un cycle inouï de violences, que rien ne peut justifier et qui trahit cette légitime émotion en la transformant en une délinquance de droit commun ».
C’est la raison pour laquelle, David Lisnard, a appelé la population à se rassembler ce lundi 3 juillet à midi devant toutes les mairies fraçaises.
« On ne baisse pas les bras. (...) Nous ferons sonner les sirènes, nous porterons un appel commun et nous continuerons notre travail au quotidien pour que l'ordre revienne », a-t-il déclaré à TF1 ce week-end, appelant à un « sursaut civique ».
Le communiqué indique également que « Les maires de France appellent à une mobilisation civique de la société pour le respect de la République et de la France. Chacun doit y prendre sa part dans la responsabilité et le calme pour que le dialogue puisse reprendre ». Les maires sont en effet en première ligne dans une société française de plus en plus fractionnées et sous tension depuis ces dernières années, comme l'avait déjà montré la démission fracassante du maire de Saint-Brévin, Yannick Morez en mars dernier.
Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé recevoir mardi à l'Élysée « les plus de 220 maires des communes victimes d'exactions ». Il a demandé, lors d'une réunion avec plusieurs membres du gouvernement, à ses ministres « de continuer à être aux côtés des policiers, gendarmes, magistrats, greffiers, pompiers, élus mobilisés jour et nuit depuis cinq jours ».
Ce déchainement de haine contre les symboles de la République et l’identité même de la France a déjà causé des dégâts matériels considérables mais aussi et surtout des drames humains comme il y a deux jours à Marseille, où des policiers en civil ont été lynchés et visés par des insultes racistes anti-françaises.
De même, le caporal-chef Dorian Damelincourt, jeune pompier de 24 ans, est décédé en intervenant sur un incendie à Saint-Denis.