Le président directeur général d'IMI (International Media Investissements), M. Nart Bouran a dénoncé les deux poids deux mesures des médias occidentaux dans le traitement du dossier de la COP 28.
S’exprimant lors d’une rencontre "News Xchange 2023", tenue à Dublin en Irlande avec des journalistes et responsables d’organes de presse de plusieurs pays, M. Nart Bouran a critiqué le traitement des médias occidentaux de plusieurs questions, notamment la COP 28.
"Je vis actuellement aux Émirats arabes unis et nous nous apprêtons à accueillir la COP28 qui aura lieu novembre prochain. En effet, je ne veux pas en faire le sujet de mon intervention, mais plutôt la façon dont la question est abordée en tant qu’histoire, et en tant que pays hôte, je pense que nous sommes face à une sorte de deux poids deux mesures dans la façon dont l’événement est traité, et nous apercevons cela dans notre couverture de la COP28", a-t-il indiqué.
Voir la vidéo : Nart Bouran critique les deux poids deux mesures des médias occidentaux
Et d’expliquer : "par exemple, un pays hôte considéré comme s’il était la cause du problème n’est pas juste de la part des médias occidentaux".
"La deuxième chose est que ce n’est pas vraiment le premier pays, producteur de pétrole, qui organise une COP", a rappelé le Pdg d’IMI, citant L’Écosse et l’Égypte qui ont déjà organisé des éditions précédentes.
Il convient de noter que la COP 28 sur le climat, aura lieu du 30 novembre au 12 décembre prochains, aux Émirats arabes unis.
Par ailleurs, M. Nart Bouran a évoqué les engagements des pays occidentaux qui n’ont pas encore vu le jour faveur des pays pauvres.
"L’engagement de 100 milliards de dollars pris par les pays développés au profit des pays en développement en Afrique et en Asie, n’a pas encore vu le jour", a-t-il déploré.
Dans ce cadre, il a cité, en outre, les déclarations du Premier ministre Modi qui avait révélé que les besoins des pays en développement avoisinent actuellement un billion de dollars.
De même, M. Nart Bouran a dénoncé le pillage des ressources des pays en développement par les puissances occidentales.
"(...) Les pays riches ont développé leurs économies pendant des années avec les ressources qui provenaient principalement de ces autres pays en Asie et en Afrique. Et maintenant, ces mêmes puissances ne veulent pas les aider et cela affecte tous ces pays pauvres", a-t-il souligné.
Le PDG d’IMI a abordé également l’attitude et les mesures prises par les pays occidentaux après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
"En Europe, quand la crise avait commencé en Ukraine, que s’est-il passé en premier lieu ?", s’interroge l’intervenant. "Allumez toutes les centrales au charbon. C’est ce qui s’est passé", rappelle-t-il.
Et de poursuivre : "les pays pauvres qui étaient censés changer leur mode de fonctionnement dans leur développement et économies", ont été appelés à exporter du GNL pour les occidentaux à leurs conditions, parce que maintenant ils en avaient besoin, ajoutant : "mais dès que la crise terminera ces pays pauvres ne pourront plus utiliser ces ressources pour développer leurs propres économies et infrastructures".
"Beaucoup d’entre nous voit cela et se demandent, qu’en est-il des pays pauvres à qui on a promis toutes ces choses et qui ne l’ont jamais obtenu pour leur développement ? Et puis quand on y pense, toute cette mauvaise couverture, et le plus grand producteur au monde, ce sont les États-Unis", s’interroge M. Nart Bouran.
"C’est un fait, mais qu’un pays hôte devienne la cause de tous les problèmes est totalement injuste", a-t-il dénoncé.
Cette politique "de deux poids deux mesures, voire parfois le moralisme des médias occidentaux dans la proposition des solutions, je pense qu’elle injuste", a-t-il estimé.
Revenant sur la campagne de stigmatisation lancée par certaines parties contre la nomination de Dr. Sultan Al-Jaber pour présider la COP 28, l’intervenant a rappelé les réalisations et efforts de ce dernier dans le développement des énergies propres à travers le monde.
"Enfin, je veux juste conclure sur ce sujet. Vous savez, la présidence de la COP a également fait l’objet de nombreuses attaques par des organes de presse qui ont dit comment un homme du pétrole peut-il présider une conférence sur le climat ?! C’est également injuste, car ces médias ignorent sciemment l’une des plus grandes sociétés d’énergie renouvelable au monde, en l’occurrence Masdar, que cet homme présidé et a lancé, il y a de plusieurs années, des projets dans 40 pays à travers le monde, riches et pauvres", a lancé M. Nart Bouran précisant qu’"il s’agit notamment de grandes éoliennes situées dans toute la zone surplombant l’estuaire de la Tamise. Ces réalisations ont été mises en œuvre par la compagnie Masdar".
"C’est pourquoi, je pense que Wolfgang a parfaitement expliqué hier la question, je cite : lorsqu’il s’agit de climat, nous avons besoin d’activistes, car c’est très important, mais nous ne devrions pas mélanger cela avec le journalisme, car ce sont deux choses différentes et elles ont toutes deux objectifs différents qu’ils doivent atteindre avec le climat. C’est mon avis sur le climat", a conclu le Pdg d’IMI.