La publication récente par « Le Centre Arabe de Presse» des sept volumes de Dr. Abdel Rahim Ali portant sur le groupe des Frères musulmans ne confirme pas son rôle de combattant historique engagé contre les Frères musulmans, ni sa place d’académicien appelé à être toujours présent sur la scène intellectuelle et scientifique ni non plus la simple édition d’une source scientifique de savoir sur les Frères musulmans qui présente une aide précieuse aux générations futures. Elle n’est en fait que l’expression du combat tenace et perpétuel livré contre cette mouvance qui- bien que sa présence se soit partiellement éclipsée en Egypte, au Moyen-Orient et dans les divers pays du monde- représente un danger immédiat contre leurs peuples. L’auteur de cette œuvre complète se présente sous trois visages concordants: il est à la fois le combattant militant, le journaliste qui a vent de tout et l’académicien qui explore l’un des mouvements politiques les plus odieux qu’a connu notre monde. Ces sept volumes - dont chacun d’eux dépasse les cinq cents pages traitent le sujet avec courage et selon de multiples approches qui dévoilent la vérité des Frères musulmans, la grosse pierre d’achoppement qu’ils posent sur le parcours de l’évolution et du développement des pays arabes et musulmans et leur contribution à semer le terrorisme à travers le monde. Politiquement parlant, le mouvement des Frères musulmans est un mouvement fasciste totalitaire qui porte - aux niveaux de l’action et de l’idéologie- des caractéristiques qui recoupent celles de mouvements pareils représentatifs d’autres doctrines telles le nazisme, le fascisme et le communisme sous leurs déclinaisons multiples et variées. Quelque différentes que soient leurs sources, elles s’élancent avec une certaine conception de l’existence pour annoncer, en fin de compte, une fin « utopique » enclenchée par la gloire de la nation et jusqu’au paradis céleste et entre les deux une sorte de paradis terrestre. Et ces mouvements ne revêtent l’homme que de la valeur d’être une réalité de la foi par sa pensée et qu’il lui incombe d’obéir ; ils ne lui confèrent pas un comportement créatif, innovant pour peupler le monde d’ici-bas. Les racines historiques de ces mouvements remontent loin dans le temps, émergent des fois pour submerger en d’autres fois tout en sauvegardant leur pouvoir à ne jamais périr, à renaître de leurs cendres pour s’imposer d’une manière ou d’une autre. Leur dénominateur commun est que chacun d’eux dispose de sa propre idéologie, d’une organisation étanche et d’un plan d’action conforme à toutes les époques historiques.
Les sept volumes offrent un continuum de toutes les formes de savoir qui ont fait irruption dans les ouvrages, les études, les rapports, les entrevues de presse et les références aux ouvrages d’origine qui ont traité le dossier des Frères musulmans en Orient comme en Occident. Ils se caractérisent par une grande profondeur à pénétrer les enquêtes du parquet, les jugements rendus par les tribunaux, les dépositions des dissidents et la description détaillée des relations directes entre le groupe incubateur du terrorisme et l’autre qui perpètre les actes terroristes, les organise et les finance. L’idée véridique d’origine est que les Frères musulmans sont des membres principaux des groupes fascistes internationaux dont les origines remontent à des milieux maléfiques locaux et internationaux. En dépit des batailles et des défaites, ces mouvements peuvent, partant de la pérennité de leurs idées, survivre sous de nouvelles formes. Ils sont comparables au caméléon, maître dans l’art du camouflage qui en changeant de couleur se fond dans son environnement. C’est un secret de polichinelle de dire que le communisme a essuyé une cuisante défaite avec la guerre froide; néanmoins, il a perduré sous la forme du parti communiste chinois, vietnamien et de la Corée du Nord : ils se sont contentés de désengager le totalitarisme de la domination directe par l’Etat des outils de production tout en maintenant l’emprise indirecte imposée au marché libre et à tout ce qui y aboutit ou en émane. Le fascisme et le nazisme ont décliné à la fin de la deuxième guerre mondiale pour renaître plus tard de leurs cendres au cours de cette dernière décennie pour devenir les préceptes à la fois de la droite américaine et de celle européenne conservatrice pour qu’elles aient en fin de compte des expressions politiques directes. Les Frères musulmans n’en font aucune exception : ils prônent leur propre idéologie enracinée dans la philosophie des Kharijites et leur conception de la source du pouvoir dans l’Etat comme ils sont dotés d’une organisation implacable et un plan d’action qui s’adapte à chaque phase historique et à toute réalité géographique. Il est normal que le volet intellectuel survive tant qu’existe des étudiants, des chercheurs et des méthodes de sauvegarde des textes et des références. C’est pourquoi, il est hérité à travers la mémoire humaine des générations successives. Pourtant, c’est l’organisation qui ressuscite l’idée de la réalité. C’est cette différence qui nous a été soumise par Hassan al-Banna: des idées fondamentalistes et totalitaires qui ne trouvent pas de mal à verser du sang. Ces sept volumes sont le champ d’une bataille qui dure toujours aux niveaux local égyptien, régional arabe et international sous des formes diverses de recensement, d’analyse et de confrontation et de confrontation. Nous y trouvons la longue patience pour résister au fascisme parallèlement à une confrontation des idées fausses qui établissent la croyance que les Frères musulmans pourraient avoir un arrière fond «libéral» par lequel ils auront similitude avec les partis chrétiens démocrates en Occident afin qu’ils constituent le parti islamique démocrate en Orient. Les pionniers de ces mouvements n’avaient aucune compassion pour Dr. Abdel Rahim Ali et sont partis à la remorque des Frères musulmans lorsque l’heure était aux choix décisifs au cours de la deuxième décennie du vingt et unième siècle de l’histoire de l’Egypte. Ils ignoraient que l’idée pivot de l’organisation des Frères musulmans et de ses pratiques est l’établissement de la distinction entre l’état de faiblesse et celui de l’autonomisation qui ont l’un comme l’autre relation avec l’équilibre des forces politiques et sécuritaires dans la société. La réalité des faits nous montre combien les Frères musulmans ont cohabité avec des régimes royaux, républicains et parlementaires et ne trouvaient pas de mal à s’opposer à la multiplicité partisane qui divise la nation pour appeler ensuite à s’en remettre aux élections. A l’heure actuelle, les Frères musulmans prennent en Occident le visage d’un groupe modéré qui croit à la culture de la fraternité avec l’humanité toute entière et ses valeurs démocratiques et libérales ; antérieurement lorsque « la mouvance politique » s’est manifestée, lors de la dernière décennie, à travers les jeunes arabes, la phase de l’autonomisation était sur le pont d’être appliquée à travers la force, l’usage du terrorisme et l’intimidation. Actuellement, l’état politique des Frères musulmans prend la forme d’une emprise étendue sur les mosquées et les centres islamiques en Occident, des affrontements avec le pouvoir dans les pays arabes qui ont été sauvés du prétendu printemps et d’autres pays qui ont résisté et réussi comme le cas d’école de l’Egypte, sans compter une représentation directe dans le pouvoir comme en Turquie, le mouvement populaire en Tunisie, les rôles influents joués par les parlements en Jordanie, au Maroc et au Koweït et exploiter le retrait du pouvoir au Soudan.
Tous ces détails et derrière lesquels les idées , philosophies et stratégies sont répertoriées, référencées et suivies à travers les sept volumes qui représentent d’autant plus une œuvre de référence fourrée de documents voire une arme décisive au cours de cette bataille interminable contre le fascisme et le terrorisme.
Une vue panoramique du monde arabe et musulman montre que le groupement a essuyé des défaites cuisantes au cours de ces quelques dernières années ; néanmoins l’organisation survit toujours, s’abrite jusqu’à nos jours en Occident et jouit du soutien de la Turquie et du Qatar qui ont offert leurs territoires comme refuge, lieu de planification des opérations terroristes et d’organisation des campagnes médiatiques.
Traiter globalement le phénomène des Frères musulmans s’père selon trois stratégies :l’éradication sécuritaire d’un groupement clandestin et terroriste, considéré comme exerçant son activité dans le domaine de la criminalité organisée, l’intégration ou l’insertion à l’intérieur du régime politique comme prôné par les pays occidentaux et réellement produit précédemment en Tunisie et au Maroc, enfin l’affrontement à travers « la réforme du discours religieux » en ressuscitant les valeurs de la tolérance et de la modération propres à l’Islam en vue de faire tarir les sources de radicalisation propres au groupement mère et aux autres organisations satellites. Enfin, la réforme globale et profonde qui a lieu en Egypte en Arabie Saoudite, dans les pays du Golfe, en Jordanie et au Maroc vise non seulement à traiter la conjecture politique, économique et sociale dont la continuation s’avère impossible mais également à affronter la doctrine fasciste, les mouvements terroristes et leur organisation mère : « les Frères musulmans ».
L’œuvre complète est d’un grand secours au cours de cette bataille qui dure toujours et n’a pas encore pris fin ; elle est devenue partie intégrante d’un courant global qui ne veut plus revivre une reproduction des moments difficiles déjà endurés.