Pendant que l’UE conduit les pays européens sur la voie de la récession et de la paupérisation, notamment en tentant d’imposer selon les exigences du Trésor américain un prix maximal à l’importation de gaz russe, la Russie développe ses partenariats stratégiques en matière énergétique avec la Chine et le Kazakhstan. Il est urgent pour nos pays de mettre un terme à cette politique atlantiste suicidaire !
Nous avions déjà écrit ici sur le fanatisme atlantiste des instances européennes à imposer un prix plafond à l’importation du gaz russe et à la division des pays membres, notamment l’Allemagne et les Pays-Bas qui comprennent parfaitement les conséquences qu’auraient une telle décision sur leur sécurité énergétique, la Russie ayant clairement averti ne pas vendre de gaz aux pays pratiquant la limitation unilatérale des prix (voir notre texte ici).
Certains estiment que les conséquences seront également importantes pour la Russie elle-même, l’interdépendance entre les pays existant bel et bien dans une économie mondialisée comme la nôtre. Afin de sortir de cette dépendance envers l’Occident atlantisé et donc peu fiable, la Russie a fait hier deux annonces intéressantes, qui peuvent changer la donne et réduire pour elle l’impact de cette décision européenne, si elle sera un jour adoptée.
D’un côté, la Russie et la Chine ont annoncé développer leur coopération dans le domaine énergétique, comme l’a déclaré le ministre russe de l’Energie Novak :
«en particulier, des équipements communs pour l’industrie énergétique sont prévus. De plus, a-t-il dit (Novak), Moscou a augmenté ses ventes de GNL vers la Chine de 32 % sur les 10 mois de cette année, tandis que la Russie occupe toujours la deuxième place en termes de pétrole.«
La Chine a confirmé cette volonté politique :
«La coopération énergétique entre la Chine et la Russie est la pierre angulaire de la coopération pratique entre nos deux pays et sert également de force efficace pour protéger la sécurité énergétique mondiale«, indique le message de Xi Jinping.
D’un autre côté, la Russie renforce ses liens avec les pays de l’espace post-soviétique, qui est véritablement un espace à reconquérir, pour avoir été, à de rares exceptions près, littéralement occupé (politiquement, juridiquement et économiquement) par les forces globalistes à la chute de l’URSS. En l’espèce, Tokaev, Président réélu du Kazakhstan, est venu en visite officielle à Moscou dès sa réélection. Ce qui en soi est déjà un signe politique, comme le reconnaît le Président kazakh lui-même. De plus, comme l’a déclaré le porte-parole de Tokaev, la Russie et le Kazakhstan ont discuté de la mise en place d’une union gazière à trois :
«Lors des pourparlers au Kremlin entre les présidents du Kazakhstan et de la Russie, il s’est agit de créer une «union gazière tripartite» composée de la Russie, du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan afin de coordonner les actions de transport du gaz russe à travers les territoires du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan.«
Si la Russie reste un pays culturellement fondamentalement européen, elle est en train de se détourner stratégiquement de l’Europe. Et pourquoi devrait-elle se comporter autrement, si nos dirigeants ne discutent que d’exclusion et de sanctions ? Ils oublient simplement que si l’attrait culturel de l’Europe reste, non pas grâce à ses merveilles post-modernes mais grâce à son histoire, elle perd beaucoup d’attrait dans les autres domaines, à force de s’affaiblir elle-même.
Karine Bechet-Golovko