Le concept de soft power a été forgé en 1990 par l’américain Joseph Nye, professeur à la Kennedy School of Government de l’université Harvard (Massachusetts), ancien sous-secrétaire d’État à la sécurité nationale de l’administration Carter et ancien secrétaire adjoint à la Défense sous Clinton (1994-1995). Pouvoir « doux », pouvoir « mou », pouvoir d’influence, voire simple « rayonnement » ? Cette notion de soft power n’en reste pas moins floue. Pour l’Américain, il ne s’agit pas d’abandonner le hard power au profit d’une gentille politique d’influence comme le rêve les Européens par exemple. En aucun cas le soft power serait être un substitut à la puissance. Nye évoquera d’ailleurs plus tard le smart power qui combine les deux.
Quoi qu’il en soit, le soft power dépend de multiples facteurs, culturels, psychologiques et d’image.
En ce qui concerne la France et son image justement, le problème c’est qu’aujourd’hui notre pays est perçu, notamment dans le monde arabe qui m’est cher, comme une petite puissance hautaine et moralisatrice, mais qui dans les faits, n’est qu’une marchande de canons (4e exportateur d’armes dans le monde), otages de ses riches clients. Par ailleurs, le soft power des démocraties perd inexorablement de sa force dans le monde actuel… L’Occident ne fait plus rêver !
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Ne parlons même pas, de l’image envoyée par notre locataire actuel de l’Élysée, pire représentant et incarnation de l’hexagone de l’histoire, qui à chacun de ses voyages détruit toujours un peu plus l’aura de la France à l’étranger, suscitant gêne, honte (Qatar), mépris, humiliation (Algérie) et moquerie (Afrique) dans les pays et les populations visités et surtout dans la presse internationale (ce que nous cachent bien évidemment nos propres médias !), comme jamais un président français ne l’avait fait avant lui !
La France a sa carte à jouer face au soft power américain qui, quoi qu’on en pense, est toujours efficient et face à une Chine, de plus en plus puissante, qui impressionne, mais qui peine à séduire. Notamment comme l’a brillamment rappelé il y a peu, notre chroniqueur David Saforcada, grâce à la francophonie qu’il faudrait revaloriser et redynamiser.
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Le titre de mon avant dernier ouvrage faisait référence au célèbre livre La fin de l’histoire de Francis Fukuyama, le penseur américain qui annonçait au début des années 1990, après la chute de l’URSS, l’avènement de la démocratie dans le monde, une économie de marché et une mondialisation heureuse. Les évènements des décennies 2000 et 2010 et la guerre en Ukraine sont venus contredire son analyse. Aujourd’hui, nous assistons au retour du fanatisme religieux, aux nationalismes, des Empires et des tensions internationales. Si les dirigeants européens veulent encore croire que le monde est « fukuyamesque » et dépendre de la protection américaine, les dirigeants français doivent cesser de courir après une souveraineté européenne totalement illusoire. Si les Européens veulent rester des « herbivores » dans un monde de « carnassiers », c’est leur problème !
Ainsi, avant qu’il ne soit trop tard et pour de nouveau compter dans le concert des nations, la France doit redéfinir une politique étrangère audacieuse, claire et réaliste, en s’appuyant sur ses atouts de la puissance et de son indépendance que sont d’abord notre Zone Economique Exclusive (ZEE) de 11 millions de kilomètres carrés – la deuxième du monde –, notre industrie de l’armement (3e ou 4e rang selon les années), notre armée et nos forces spéciales qui demeurent parmi les meilleures du monde, notre puissance nucléaire, militaire comme civile et enfin, notre place au Conseil de Sécurité de l’ONU.
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Car ne perdons pas espoir : malgré cette image actuelle plutôt négative, la France est toujours attendue, à la condition qu’elle retrouve à sa tête de vrais hommes d’États et non des communicants et politiciens à la petite semaine. Pour enfin, qu’elle redevienne la nation du panache, de l’insolence et de la liberté et non celle du larbin de Washington ou de Bruxelles !
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