L'ex-président américain George W. Bush et la secrétaire d'État Condoleezza Rice sourient ensemble dans une séance de travail extraordinaire avec des invités, au sommet de l'OTAN à Bucarest, le 3 avril 2008. Les dirigeants de l'OTAN ont décidé d'inviter l'Albanie et la Croatie à rejoindre leur alliance militaire, mais le secrétaire général de l'organisation, Jaap de Hoop Scheffer a déclaré que la Géorgie et l'Ukraine ne sont pas encore prêtes pour le statut de candidat à l'OTAN. Photo : MICHEL EULER / POOL / AFP.
La CIA et son action de créations de crises désorganisatrices
Lorsque la maison blanche ou « l'état profond » ne sont pas en mesure de résoudre les problèmes, la CIA s'en occupe. Les services secrets les plus puissants du monde ont en effet toujours dans le tiroir des solutions alternatives possibles utilisables non seulement pour leur chasse gardée que sont tous les pays d'Amérique du Sud mais aussi pour les Etats du monde entier. On sait que toute l'Amérique du Sud est depuis la doctrine Monroe le jardin privé des États-Unis, et de ce fait, selon cette doctrine, personne ne devrait être autorisé à déranger les porteurs de liberté et de démocratie que sont les Etats-Unis. Pour se maintenir au pouvoir, les méthodes des États-Unis sont les plus disparates : coups d'État, assassinats à motivation politique, la CIA a la solution à Tout et pour tout le monde…, même pour l'Union européenne, son soi-disant « allié ». La liste des coups d'État, des déstabilisations et d’opérations de fraudes électorales promus par les États-Unis d'Amérique à l'étranger se compte par dizaines de dizaines. Ces opérations ont souvent laissé une traînée de sang derrière eux. Dans nombre de cas, quand leurs pieds quittent un territoire, même l'herbe ne pousse plus, de sorte qu’il n'y a pas un seul pays au monde qui ne soient pas aussi détesté que les Etats-Unis par de larges pans de la population. Probablement, quand le président américain Abraham Lincoln a dit :"vous pouvez tromper tout le monde pendant un certain temps, ou certains pour tout le temps, mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde pour tout le temps"..., il parlait précisément de ses compatriotes américains !
Porteurs de démocraties et de liberté vous ne nous tromperez plus
Nous les Italiens, nous avons été également les victimes des opérations anti-hégémoniques et de déstabilisation de la CIA : ont été assassinés par la CIA l’ancien président de l’entreprise de pétrole italienne (ENI) Enrico Mattei, l’homme politique Aldo Moro, tandis que l’ex-président du conseil socialiste Bettino Craxi a été envoyé en exil en Tunisie où il est mort. Depuis 80 ans, nous les Italiens sommes une vraie colonie américaine.
La menace de l’union euro-russe
Le scénario qui apparaît le plus grave et le plus qu'inquiétant, aux yeux des stratèges des États-Unis, c'est l’avènement hypothétique de l'interdépendance de l'économie russe avec l'allemande et l'italienne ou d'autres pays européens. Le désintérêt européen pour l'OTAN (non-respect des contraintes de dépenses), avant la guerre en Ukraine, et le sens du "post historicisme" qui imprègne l'Europe continentale est une situation qui, pour les différentes administrations américaines, n'admet pas d'exceptions et doit être traitée avant qu'elle ne devienne dangereuse et irréversible. Le plan stratégique qui ressortait des réunions stratégiques de la Secrétairerie d'État des Etats-Unis a prévu de longue date l'étranglement de la Russie à l'aide des Européens serviles, ceci permettant en passant de les réveiller de leur léthargie « post-historicisme », en les faisant étouffer par une campagne d'information qui vise à faire des victimes européennes de l’hégémonie américaine des promoteurs zélés de ce plan américain.
Les Américains ne sont pas ces « gentils gars » qui nous ont choyés pendant la guerre froide, car nous, les Italiens, étions alors en première ligne pour contenir les Soviétiques, à une époque où nous avons pris part à des opérations "militaires" comme celle de Sigonella. Rappelons en passant que la crise de Sigonella tire son nom de la base aérienne où cette crise a éclaté, en Sicile. Cette affaire diplomatique, qui a eu lieu entre l'Italie et les États-Unis d'Amérique en octobre 1985, a risqué de déboucher sur un affrontement armé entre le VAM (Aeronautical Security Guard) et les Carabinieri italiens, lorsque des soldats de la Delta Force (unité spéciale des forces armées américaines), se sont opposés gravement après une rupture politique entre le Premier ministre italien Bettino Craxi et le président américain Ronald Reagan concernant le sort des terroristes palestiniens qui avaient saisi et détourné le bateau de croisière italien Achille Lauro, tuant un passager américain. Après toutes ces années et les leçons des crises, il est clair que pour nous, le profil de ces grands garçons américains qui ont « libéré » l’Europe et l’Italie et qui jetaient des bonbons, du chocolat et des cigarettes de leurs chars pendant qu'ils "occupaient" l'Italie en la « libérant », nous ont surtout asservis à leur domination.
Quand la guerre froide s’est terminée, le Département d'État a ainsi réglé les comptes petit à petit contre les récalcitrants à leur hégémonie, en sortant tous les cailloux de ses souliers, ce qui explique pourquoi les anti-américains comme Enrico Mattei, Aldo Moro, ou Bettino Craxi ont tous très mal fini, les deux premiers assassinés et Bettino Craxi mort en exil…
Demandez confirmation aux composantes politiques de la première république
Nous sommes aujourd'hui des sujets dont les Etats-Unis peuvent disposer à volonté en faisant de nous les promoteurs de politiques pour lesquelles nous avons récemment déclaré notre désaccord, comme ce fut le cas au congrès de Bucarest en 2008, lorsque l'Italie, la France et l'Allemagne se sont prononcées contre l'admission de la Géorgie et de l'Ukraine dans l'OTAN. Il est clair que le seul sens de cette guerre en cours en Ukraine a consisté pour eux à affirmer la suprématie américaine sur la Russie mais aussi, quoique par d'autres moyens que les armes, sur l'Europe, ceci en agitant les bannières (fort usées, certes) de la démocratie et de la liberté.
La lune de miel du plan Marshall est terminée. Vient maintenant la réalité de l'après-guerre froide. Espérons que nous, Européens, trouverons notre propre plan de rachat de l’Europe...
J'étudie la géopolitique avec passion depuis plus de 40 ans et avec un intérêt grandissant, car je suis convaincu qu'il est moralement nécessaire d'apporter sa contribution, même minime, pour faire passer le débat du niveau du sentimentalisme ou de l'acclamation de stade au son de slogans stupides à celui du raisonnement, ou de l'analyse, de la recherche des causes, pour comprendre les effets, comme l'exige un enjeu aussi crucial pour le monde entier. Les États-Unis d'Amérique perdront selon moi un jour tous leurs alliés européens, à l'exception de certains anciens alliés du bloc soviétique comme la Pologne, et ils seront à la fin du compte ruinés. L'erreur fatale des USA est de ne pas savoir récompenser les mérites de leurs alliés : ils récompensent souvent ceux qui ne le méritent pas et, dans certains cas, même ceux qui nous haïssent. C'est effrayant, mais ils oublient souvent ceux qui ont été proches d'eux le plus longtemps, qui les ont aidés dans les moments les plus difficiles, qui ont travaillé en silence, humblement, discrètement, sans rien demander, peur de déranger. Un comportement d'autant plus honteux qu'au contraire ils finissent très souvent par aider des Etats peu scrupuleux (rogue states). Une autre façon que les États-Unis ont d'être injustes consiste à demander « de l'aide » en cas de besoin et de trouver des États qui le font immédiatement, toutefois, à peine le danger est-il passé qu’ils finissent par récompenser les autres. Cette manière peu scrupuleuse d'utiliser les États et les hommes me rappelle toujours les généraux de la Première Guerre mondiale, lorsqu'ils ordonnèrent les sanglants et inutiles assauts à la baïonnette sur lesquels furent sacrifiés des millions de paysans pauvres et les meilleures intelligences européennes. Agit ainsi, en fortifiant l'ennemi jette en fait dans le désespoir le peuple fidèle qui croit en lui et voit bafoué le principe le plus élémentaire de justice qu’est la gratitude.
Aujourd’hui, le peuple ukrainien est leur chair à canons
Il va sans dire qu'en 2014, l'Ukraine a subi un coup d'État des États-Unis d'Amérique et qu'ils ont destitué un président pro-russe démocratiquement élu pour le remplacer par un président pro-américain. Il est tout aussi superflu d'écrire que depuis 2014, l'Otan a formé plusieurs dizaines de milliers de soldats ukrainiens pour aller perpétrer des massacres d'ukraino-russes dans le Donbass, de ces 200 enfants. Ou parlez des intérêts viticoles de la famille Joe Biden en Ukraine. Passons sur les autres aux conflits où, comme l'a confirmé Madeleine Albright sur CCNTV en avouant qu’elle se fiche des 500 000 enfants morts en Irak sous les bombardements US ou à cause de la famine liées aux sanctions américaines.
La farce du juge de la Cour pénale internationale de La Haye (Pays-Bas)
Washington : « Le Kremlin doit répondre des crimes de guerre commis ». Voir États-Unis d'Amérique demandant à Vladimir Poutine de répondre de crimes de guerre fait tourner l'estomac, alors que ce sont eux qui sont les champions des 50 dernières années de crimes contre l'humanité est tout simplement honteux. Le 17 mars 2023, la Cour pénale internationale a émis un mandat d'arrêt contre Poutine. L'acte d'accusation est le suivant: "responsable du crime de guerre de déportation illégale de population (d'enfants) et de transfert illégal. Pour info, parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, la France et le Royaume-Uni ont rejoint la Cour pénale internationale, tandis que les États-Unis, la Chine et la Russie n'y ont pas adhéré. Au total, 126 pays ont adhéré. A quand un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale contre le président des Etats-Unis d'alors, George W. Bush pour crimes de guerre commis lors de la seconde guerre d'Irak en 2003 par l'armée américaine ?? La question est légitime, et ces crimes américains ont été largement documentés par Julian Assange. Je rappelle que les raisons officielles de l'invasion américaine de l’Irak étaient "de désarmer l'Irak des « armes de destruction massive » - dont l'existence n'a jamais été trouvée ni prouvée -, puis de « mettre fin au soutien (présumé) de Saddam Hussein au terrorisme et d'obtenir la libération du peuple irakien". Ces raisons étaient des excuses pour mener à bien une invasion en réalité motivée par des intérêts économiques et politiques. L'UE ne peut plus faire confiance aux États-Unis d'Amérique.