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Editos

Le canal qui reliait le Nil à la mer rouge à l’époque antique

Le Dialogue

L’ancien  Egyptien  a considéré le  Nil comme  l’artère  qui insuffle la vie  à la terre et écarte  le spectre  de  la mort ; Il  est le  signe  de la fertilité  et transforme en  terre arable  les terrains les plus  arides. C’est pourquoi l’ancien  Egyptien  sacralise le Nil  et  en  fait  une divinité protectrice   dénommée « Hâpi ». De  plus l’ancien  Egyptien  devait confirmer  ne  pas avoir  souillé l’eau  du Nil  lors du  procès qui lui  serait tenu devant  les divinités dans  l’au-delà. En  outre, le Nil ne  fut pas seulement   l’artère de la vie  mais également  le trait  d’union  entre le nord et le sud du  pays.  Car, en  fait, le  Nil dans l’Egypte ancienne est le moyen de transport principal  qui  achemine les Egyptiens dans leurs différents types de bateaux  et déplace les personnes, les marchandises  ou  les roches des carrières et les produits des mines.  A cela s’ajoute,  d’autres moyens de transport  de  moindre importance  qui  étaient plus pénibles et gaspillaient  le  temps dont à  titre d’exemple  les bêtes de somme comme les mulets qui  étaient utilisés  à  travers le désert  et  dans les longs voyages. Le  lien  entre le Nil et  la Méditerranée a  facilité également le voyage  commercial des anciens Egyptiens  en bateaux vers   les pays du  nord est  asiatique  surnommés les pays  de la côte Singh. Par  contre, le  voyage  vers les anciens pays  de  Pount qui  pourraient  être la Somalie  actuelle  exigeait des anciens Egyptiens de naviguer  à travers le  Nil pour  démonter les bateaux  et les  charger sur les dos des bêtes de somme pour  traverser  le désert  Arabique  vers la Mer rouge pour  ensuite les remonter  et  naviguer en direction du  sud.  Il  n’  y a nul doute  que cela exigeait un  gaspillage d’efforts et de temps qui  a incité les anciens Egyptiens à  concevoir le  projet  prometteur de relier le  Nil  à la Mer rouge.

Les voyageurs et les historiens grecs et  romains dont  Hérodote et  Strabon nous racontent  à propos de ce  canal  qui reliait  le  Nil  à la Mer  rouge qui  part du  delta du  Nil presque au  nord de  la ville  de Zagazig   en direction  de  wadi  Al-Tomilat  pour se terminer  aux lacs amers.  D’après Pline, le plus ancien  projet de creusement  de  ce canal  remonte  à l’époque du  roi Sésostris  dont le  nom,  selon certains  chercheurs n’est  que l’éponyme  du  nom du  roi Senusert premier  ou Senusert  III l’un  des rois de la douzième dynastie (1991-1778 av.J.C.).  Maintes autres chercheurs contredisent  ce point  de vue et pensent  que ce canal remonte à  l’époque du  roi Nékao  vers l’an  100 av. J.C.   et c’est à lui  qu’on impute la tentative  de  lier le Nil à la Mer  rouge à  travers un canal  reliant la branche du  Nil  du  côté  de Zagazig  jusqu’au  golfe de  Suez ou  les lacs amers à proximité  du  port actuel  d’Ismaïlia. Selon  Hérodote, ce projet  a mobilisé un  très grand  nombre  de personnes. Néanmoins,  ce projet  a  été interrompu  subitement à cause  d’une révélation  divine qui  a mis en garde le roi  Nikao de fournir  ses efforts  ou  de  mobiliser son  peuple dans   l’intérêt des étrangers.  Alors que Diodore de Sicile  signale que les Egyptiens  ont craint   que le niveau des eaux de la Mer  rouge soit  supérieur  à celles du Nil  de manière  à inonder  l’est  du delta par  l’eau  de  la mer. Quelque soient les différentes versions de  cette  histoire données  par les anciens historiens,  il  semble que le projet-  dans sa totalité  ou  dans sa majeure  partie- a été  effectivement  réalisé . Partant,  l’on pourrait  dire  que Ferdinand de Lesseps,  lorsqu’il a  présenté  son projet de  creusement  du canal  de Suez  ne faisait que ressusciter un  ancien projet  déjà  exécuté par l’ancien  Egyptien  qui avait  relié le  Nil  à la Mer  rouge.