La tribune de Maxime Tandonnet
La démocratie consiste à traiter les conflits d’une société dans le cadre du débat démocratique et du principe majoritaire : le parlement vote et la minorité accepte la règle de la majorité. Ce principe n’est certes pas le garant de la paix civile mais il y contribue. En refusant le vote à l’Assemblée sur la réforme des retraites à l’Assemblée (après avoir beaucoup promis qu’il s’y tiendrait), l’exécutif lui a tourné le dos. Les arguments utilisés marquent une fuite en avant dans la contre-vérité. L’idée selon laquelle cette réforme absolument insignifiante serait inévitable pour sauver les retraites et les équilibres financiers du pays ne résiste pas une seconde à l’analyse [cf. nombreux billets précédents]. Elle se présente comme l’un des pires mensonges envers le pays – depuis les mesures liberticides de l’Absurdistan sanitaire tel le passe vaccinal. Les 64 ans ne sont rien d’autre que le paravent d’un vide sidéral et le chiffon rouge du matador. En refusant le vote démocratique, par l’usage de l’article 49-3, le pouvoir politique se protège, comme enfermé dans sa tour d’ivoire. Il esquive le risque d’une défaite qui ne mettrait pas en cause son maintien mais viendrait écorner encore un peu plus son image : insupportable à ses yeux dans un monde où l’autosatisfaction, la vanité et l’arrogance écrasent toute autre considération. Mais en revanche, il favorise, alimente et propage une violence anarchique qui gangrène le pays et empoisonne sa vie quotidienne. La tranquillité d’en haut, dans les palais de ce qu’il est convenu, à tort, d’appeler une République, se paye par l’humiliation, le chaos et la souffrance d’en bas, des habitants de ce pays. Quant à la motion de censure, sauf surprise, elle a tout l’allure d’une affaire pliée d’avance grâce aux manœuvres de coulisse. Rarement l’impression d’une petite caste qui arrange ses intérêts sur le dos de la Nation n’aura été aussi profonde. Rarement le monde politicien n’aura livré une telle impression de déni démocratique, de lâcheté, de mépris et de félonie. En sont-ils conscients ? Faut-il voir dans tout cela de la bêtise ou du cynisme, ou un mélange des deux ?
Le fond du problème, c’est de cesser de se moquer du monde !
« Réforme des retraites : Edouard Philippe met en garde contre « l’immobilisme » et prône une coalition élargie ». L’homme qui parle ainsi est l’ancien Premier ministre dont l’une des premières décisions après son arrivée à Matignon en 2017 fut de céder aux zadistes en Loire-Atlantique et de renoncer à la construction d’un aéroport devant la violence. Puis il a mis le feu au pays pendant plus d’un an, déclenchant le mouvement des Gilets Jaunes avec sa taxe carbone, avant de la retirer platement. Mais trop tard… C’est le même qui a imposé l’Absurdistan liberticide et bureaucratique au pays avec ses confinements, couvre-feu, interdictions de forêts et de plages, au prétexte du covid19. Et comment ne pas être écœuré en ce moment par la vague de mensonges que vient de subir le pays au sujet de la réforme des retraites. Le mot d’ordre politicien : cette réforme est « vitale » pour la France pue le mensonge. Il suffit d’ouvrir les yeux dix secondes : derrière le chiffon rouge des « 64 ans » cette réforme est absolument inexistante, creuse, insignifiante, en dehors de quelques brimades envers les travailleurs manuels ou peu diplômés qui ont commencé avant l’âge de 21 ans. Le sens unique de cette réforme est celui d’un conflit entre la caste politicienne et le pays profond, méprisé, déboussolé, humilié. Rien n’est plus lamentable que de déchirer une fois de plus le pays pour une réforme aussi illusoire. Les politiques de tout rang se cherchent : réformes ou immobilisme ? Quel avenir pour les partis ? quelle formule de gouvernement ? En réalité, ce n’est pas si compliqué : commencez par arrêter de mentir au pays et de le mépriser. Arrêtez de vous moquer de nous.