Cette photo prise le 18 novembre 2019 montre un avion de combat multirôle McDonnell Douglas F/A-18 Hornet de l'US Air Force exposé lors du salon aéronautique de Dubaï 2019. /AFP/KARIM SAHIB
Peu de gens savent ou se souviennent que le prix Nobel de Stockholm est né de la courageuse « répudiation » de la guerre par l'industriel Alfred Nobel, pourtant un pur fabricant d'explosifs, un bel exemple qui est d'actualité aujourd'hui et pourrait inspirer l'avenir.
Quid aujourd'hui? Face à tant de rhétoriques pour et contre les armements et le pacifisme, les grandes industries militaires du monde, proverbialement désignées comme des « systèmes militaires industriels », d'Amérique, de Chine, de Russie, d'Angleterre, se disputent quotidiennement la production et le marché de la vente d’armes, dans le cadre de défis et concurrences technologiques, et sont directement connectés aux centres de recherche scientifique industriels, tout cela en vue de la suprématie des innovations techno-militaires.En Russie, le studio de design Rubin à Saint-Pétersbourg est à l'origine de projets hyper-technologiques tels que les missiles Poséidon ou le sous-marin Belgograd. En Amérique, Loockheed Martin produit et conçoit aujourd'hui les avions Stealth de cinquième et sixième génération et construit constamment l'avenir de la défense américaine et de l'OTAN.
L’Europe n’est pas encore déclassée, et de loin
Pourtant, peu de gens savent que l'Europe, l'Italie, la France, notamment, revendiquent l'excellence dans le secteur de la défense stratégique : avec Alenia Spazio, avec Leonardo et Finmeccanica, avec Agusta, puis avec la conception, dans le cadre de la coopération européenne, des avions Eurofighter et Rafale, lesquels ont largement prouvé d’être efficaces et aussi essentiels dans les patrouilles en Europe de l'Est, liées à la crise ukrainienne en cours, que les armements américains.
De la Grande Bretagne à l’Italie
L'Angleterre, à son tour, n'a pas seulement les expériences d'armement surréalistes présentées dans les films James Bond-007. Elle conserve toujours l'excellence dans la conception, l'expérimentation et l'industrie militaire. Comment ne pas penser aujourd'hui aux projets et prototypes les plus avancés et presque de science-fiction de la technologie militaire actuelle ? La Grande-Bretagne possède des sous-marins nucléaires tels que le HMS Audacious de haute technologie et crée une stratégie spatiale de défense, avec le Skynet 6, les communications par satellite et les programmes Minerva pour Space Intelligence. La défense britannique s'appuie sur la stratégie industrielle de défense et de sécurité, Dsis. Les missiles hypersoniques Mach 5 sont également en route, Mbda UK, Bae et Royce, et Reaction Engines y travaillent, à partir du missile Meteor déjà créé et du moteur hypersonique Sabre, liés aux nouveaux chasseurs Tempest européens de sixième génération et au actuels F 35B et Typhoon.Grâce à la coopération dans le projet hypersonique britannique et pour l'avion Tempest, l'Italie sera la septième nation au monde à disposer de missiles de défense hypersoniques.
Europe versus US ?
Les nouveaux missiles balistiques intercontinentaux américains, les Icbm, Minuteman III, récemment testés à Vangeberg ; les missiles hypersoniques américains, les AGM 183 Arrow, par Martin de l'avion B 52 H, les Operational Fires, créés par la Defense Advanced Research Project Agency, les Darpa, missiles en expérimentation depuis octobre 2021 et testés ces derniers jours par les Programmes Systèmes Stratégiques dirigés par Johnny Wolfe, des armes qui parcourent plus de 4000 milles à l'heure en vol, donc capables de venir à bout des Russes Kinzhal, Zirkon, Poséidon, avions et sous-marins, missiles hypersoniques et balistiques, sont en concurrence directe avec les missiles intercontinentaux ouest-américains de nouvelle génération et avec les défenses aérospatiales occidentales.La
Chine et la Russie
La Chine a déjà développé les véhicules de glisse hypersoniques Dongfeng 16 (DF-17) HGV, avec des missiles hypersoniques à guidage infrarouge, par le biais du groupe de recherche PLA, Rocket Force University of Engineering à Xian, qui développe l'intelligence artificielle à la pointe des armes hypersoniques, paradoxalement en également les brevets de technologie de recherche induits par les États-Unis.Et il a le Dongfeng 21 D (D-F 21 D) "Carrier killer". Si en Amérique, elle remonte au bouclier spatial conçu à l'époque de Ronald Reagan, la question, aujourd'hui mise au goût du jour avec des systèmes d'interception avec des armes laser à partir de satellites, la Russie a créé depuis quelque temps un secteur dédié à la défense aérospatiale. Il était dirigé jusqu'à récemment par le général Surovikin, désormais engagé en Ukraine.
La compétition technologique est aussi et avant tout un concours d'expérimentation
Les fameux avions furtifs sont issus des expériences de l'Allemagne dans les années 1940, dans le projet original, tout comme Werner Von Braun, père des missiles V2, est le précurseur de la technologie actuelle des missiles américains auxquels il a collaboré dans la période américaine de ses recherches. .Le projet Manhattan d'Einstein et Fermi, il y a un siècle, la pire invention d'Einstein et Fermi, selon leurs propres mots, a donné lieu à l'utilisation militaire de l'énergie nucléaire qui est à nouveau d'actualité problématique.Les industries militaires sont l'un des moteurs des économies et de la finance dans le monde et particulièrement dans les puissances mondiales.La Russie se tourne vers l'investissement d'un tiers de ressources budgétaires supplémentaires pour les dépenses militaires en 2023. L'Amérique relance ses investissements dans la défense pour combler un déficit technologique en raison de la réduction des investissements dans la recherche sur les missiles dans le passé. A partir de cette année, l'Europe multiplie forcément à son tour ses efforts industriels et technologiques dans cette perspective. Du côté de l’Est, il s'avère que les missiles Kinzhal, par exemple, sont conçus par Kbm Colomna avec Valery M. Kashin, tandis que les Zirkons le sont par NPO Mashino stroyenya et le Sarmat S28 par le Makeyev Rocket design Bureau, lié à Roscosmos et dont le siège est à Miass en Russie.Moins connue, mais tout aussi essentielle, la production de drones et de missiles iraniens, vantée par le régime de Téhéran, qui a cloné le rival high-tech israélien. La technologie d'Israël est précisément au sommet et à l'avant-garde expérimentale avec Taas. Les industries militaires israéliennes en général font d’Israël, avec l'Angleterre l’une des meilleures du secteur au monde.L'Inde, à son tour, investit massivement dans le secteur. Les deux Corées également. Dans le nord, le bureau des « troisième et quatrièmes machines » s'occupe des roquettes et des missiles tandis que le « bureau de la cinquième machine » s'occupe des missiles balistiques et des armes nucléaires. Quant à son ennemie jurée la Corée du Sud, elle se classe aujourd'hui au 10e rang mondial parmi les exportateurs d'armes. Le chiffre de 10 milliards de dollars caractérise l'augmentation du chiffre d'affaires de ce marché pour l’année 2022, l'accord avec la Pologne concernant les avions de haute technologie et les défenses antimissiles étant l’un des points forts.
Les puissances multipolaristes à l’aide de l’effort de guerre russe ?
Dans le même temps, la Corée du Nord et l'Iran développent l'approvisionnement de la Russie. En plus de la coopération entre Russian Helicopters et Indostan Aeronautics, il y a eu une forte augmentation des fonds technologiques et militaires en Inde. L'Inde était d’ailleurs présente aux manœuvres de septembre à Vladivostock en Sibérie...Comme on le voit depuis la guerre en Ukraine, l’axe multipolaire russo-chinois est loin de se fissurer : l'Organisation du Traité de sécurité collective ou OTSC, héritière du Pacte de Varsovie, et l'OCS, l'Organisation de coopération de Shanghai, qui rejoint l'alliance stratégique en place depuis les années 1990 entre la Chine, la Russie, l'Iran et la Corée. du Nord, en sont les incarnations sécuritaires et géopolitiques.