Une femme passe devant une fresque géante sur laquelle est écrit "Fluctuat nec mergitur", la devise de Paris le 17 novembre 2015 à Paris. Des hommes armés et des kamikazes se sont livrés à une tuerie à Paris vendredi soir, attaquant une salle de concert, des bars, des restaurants et le Stade de France. Les djihadistes de l'État islamique opérant depuis l'Irak et la Syrie ont publié une déclaration revendiquant la responsabilité des attaques coordonnées qui ont tué 129 personnes et blessé 352 autres. AFP PHOTO /JOEL SAGET (Photo de Joël SAGET / AFP)
J’avais écrit ce passage d’une manière tout à fait spontanée, et même « à chaud », après les vagues d’attentats barbares de 2015. Ces attentats jihadistes qui, quotidiennement, et depuis des années, de par le monde, au nom d’un islamisme radical jihadiste et salafo-frériste, nous interpellent par leur sauvagerie et leur fréquence ; et qui désormais ensanglantent notre sol. Je me suis interrogé sur les motifs qui chez nous, dans un climat en principe apaisé, pouvaient conduire des jeunes, issus de milieux, bien souvent inattendus, à épouser de telles causes, au point de s’enrôler dans ces bataillons de la mort. J’ai aussi réfléchi sur les réponses apportées par notre Société scientiste et agnostique, d’abord au malaise des jeunes, mais aussi à leurs « déviations. » En me relisant, je me suis rendu compte, qu’inconsciemment, le médecin que je suis avait suivi une démarche médicale. Au fond, notre société n’est-elle pas malade ? *
Poser la question, c’est déjà y répondre. Cela m’a amené à remplacer le « J’accuse » à la Zola, initialement choisi dans le titre, par : « Un médecin accuse, » et je n’ai eu aucun mal, a posteriori, à remplacer les têtes de paragraphes par des formules empruntées aux questions de médecine.
Épidémiologie, aspects cliniques
Tout d’abord un constat : De tout temps et dans toutes les régions du globe, les sociétés se sont dotées de croyances en une transcendance. Dans nos sociétés les fondamentaux judéo-chrétiens, apportaient des réponses aux interrogations fondamentales qui habitent tout un chacun. Dans l’enfance, ces réponses (vraies ou fausses) constituent des « certitudes » permettant de se structurer. Ces structures mises en place n’empêchent pas les individus de reconsidérer ces dogmes, voire-même de les rejeter, sans pour autant ébranler une personnalité déjà construite sur des fondations acquises dans les toutes premières années de la vie, et dont on ne se souvient pas consciemment. On peut faire le parallèle avec la construction d’une maison. Elle tient grâce à ses fondations. Mais on ne les voit plus. Tout comme l’individu ne se souvient pas de ses toutes premières années pourtant déterminantes. De même qu’il ne viendrait à aucun architecte l’idée de construire une maison sans fondations…au motif qu’on ne les voit plus, la maison finie, Il est totalement absurde de priver nos enfants de ces supports ! C’est pourtant la démarche poursuivie par nos gouvernants, et qui de jour en jour, se précise.
Le syndrome occidental
En ce commencement de 3°millénaire, notre Occident semblait avoir fait la part des choses et réussi, après des siècles de domination religieuse et de fanatisme, à se libérer de cette emprise. La séparation du religieux et du politique offrait à tout un chacun la possibilité de croire ou non, pratiquer ou non, dans un contexte d’objectivité et de triomphe du scientifique. Nos progrès matériels et le scientisme ambiant, dans un contexte de pensée unique à dominante « trotskiste » chez nos politiques dits républicains, et la quasi-totalité des médias, incitent nos populations, à s’exonérer de ces fondamentaux judéo-chrétiens (qui les avaient quand même structurés dans leur jeune âge) : pas assez « objectifs » à leurs yeux, et en tout cas : « pas cool » pour certains. Ce qui conduit notre jeunesse, privée, et en grand manque, de transcendance, à rejoindre des croyances encore bien plus obscurantistes que celles dont le rationalisme scientiste de leurs parents, a voulu les préserver ; quand elle ne s’enlise pas dans la recherche des paradis artificiels de la drogue pour remplacer ce que l’on a appelé l’« opium du peuple ».
Leurs aînés n’ont aucune transcendance à transmettre, hormis des valeurs républicaines d’égalité et de tolérance. En bref : un vide spirituel, mais une large ouverture à toutes les croyances venues d’ailleurs. Et sans aucun « anticorps » pour se prémunir des plus dangereuses.
Diagnostic étiologique : ABSENT : Nos élites cartésiennes, et d’une manière générale, toute notre « énarchie », font preuve d’une remarquable cécité pour tenter de comprendre le malaise profond de notre jeunesse.
Pourquoi s’enrôlent-ils dans le « djihad », y compris ceux (musulmans ou non), qui n’ont jamais eu quoi que ce soit à voir avec la religion ? Pourquoi s’étaient-ils engagés dans des sectes ? Pourquoi ont-ils recours à la drogue ? Ma réponse est des plus claires : Parce qu’ils n’avaient rien d’autre, parce que vous leur avez donné le vide, vous avez eu peur de leur transmettre les traditions qui vous avaient structurés VOUS. Parce que vous n’avez pas compris qu’un jeune, a besoin de certitudes et de principes pour se construire. Même pour, comme nous tous, y déroger quelquefois. Vous vous êtes crus plus malins que vos parents. Tout faux !
Les réponses que vous donnez à ces déviations des jeunes ? Aucune. En fait vous croyez qu’en faisant la chasse aux dealers, aux sectes ou aux prêcheurs qui recrutent, vous avez trouvé la solution. C’est déjà bien, mais vous traitez ainsi l’effet. Pas la cause. A chaque fois, je suis stupéfié que nos élites ne soient capables que de penser à soigner les effets sans même chercher à en entrevoir les causes. Ainsi, si un médecin, devant une crise d’appendicite aigüe se contentait de donner des antalgiques contre la douleur, des anti-inflammatoires pour la fièvre, des antiémétiques pour les vomissements etc. sans ôter l’appendice, il tuerait son malade. C’est pourtant ce que font régulièrement nos dirigeants ! On l’a vu pour les sectes : « observatoire des sectes », sanctions etc. Triple Zéro ! Au lieu de se demander pourquoi ils y vont.
Et les recruteurs, savent très bien que leur « offre » répond à un BESOIN que vous n’avez pas su prendre en compte chez vos enfants. Vous traitez le symptôme, pas la maladie. L’effet, et pas la cause. A peine mieux que de « casser le thermomètre ».
Le traitement que vous mettez en œuvre : « à côté de la plaque » !
Vous répondez au fanatisme par la laïcité : Une laïcité qui du fait des réponses « démocratiques » qu’elle doit donner aux provocations des islamistes radicaux qui sont aussi chez nous, se retrouve acculée à l’extrême, voire confine elle aussi à un intégrisme. Laïc cette fois, qui achève de déspiritualiser nos têtes blondes qui ont pourtant soif de transcendance et d’idéal ; et attise encore davantage les provocations de ces radicaux qui en nourrissent encore un peu plus de mépris envers les incroyants que nous sommes.
Si, par souci d’objectivité ou de transparence, vous privez vos enfants de ces héritages spirituels, ils iront les chercher ailleurs, et le marché de la foi n’a jamais été plus florissant depuis que nous avons abandonné ce « créneau », désormais livré à des commerciaux, ou à des fanatiques sanguinaires comme aujourd’hui. Et qui les embrigadent dans des croyances encore bien plus obscurantistes que celles dont on a voulu les préserver. Remarquez, au passage que depuis la montée de l’islamisme radical, les sectes ne font plus recette. Tiens ?
*L’intégrisme laïc comme réponse que vous donnez aux provocations : Parlons-en !
Cette laïcité pure et dure que vous vous imposez par souci de « réponse démocratique » aux provocateurs qui se servent cyniquement de tout l’arsenal juridique pour vous y contraindre, elle n’a de valeur que si elle est respectée par tout le monde. C’est comme le désarmement. Oui, Absolument ! Il est évident par exemple, en cas de désarmement nucléaire, que si un pays ne s’y conformait pas, il pourrait dominer tous les autres. Dans cet esprit, Il convient d’étudier, tout en ayant bien compris que la laïcité permet une liberté de culte à tout un chacun, ce qui peut se produire si tous ne jouent pas le jeu. Au plan national, et au plan international.
-Au plan national : Dans un pays comme la France, de culture traditionnellement chrétienne, il a fallu des siècles pour aboutir à la séparation de l’église et de l’état, sans pour cela lui ôter son âme et ses traditions. Ces traditions qui faisaient que la France était la France, avec une histoire, une langue et un peuple. Ce peuple, aujourd’hui d’origines diverses, vivait néanmoins dans un pays porteur d’Histoire et de traditions, et partageait ses valeurs dans un respect apaisé. Mais nous voilà repartis à zéro depuis que l’Europe a cru bon de décréter qu’elle devait tourner le dos à son héritage judéo-chrétien.
L’«Agenda Europa » distribué depuis 8 ans aux Lycéens de l’Union Européenne s’est en effet ingénié à remplacer toutes les fêtes de célébrations chrétiennes par d’autres fêtes anniversaires empruntées à des cultures très éloignées : sikhs, chinoises, zoulous etc. voire païennes. Cela donne le ton de cette laïcité officielle qui confine à l’athéisme. Fait-elle vraiment l’affaire de nos jeunes ? Et quand bien même voudrions nous renouer avec nos traditions, ne serait-ce que par l’installation d’une crèche de Noël dans une mairie, les fondamentalistes musulmans savent parfaitement utiliser cette « entorse » à la laïcité pour nous culpabiliser. Et ce sont ces mêmes groupes qui vont aller jusqu’au Conseil d’état pour trouver des arguties juridiques afin de défendre le port de tchadors ou de burqas dans des lieux publics ou des crèches. Comprenez bien que si, aujourd’hui, ils nous « chicanent » la Kippa, demain, ce sera les croix et les calvaires des villages…toujours en se prévalant de cette « égalité » que vous avez eu la bonté de leur offrir. En somme, ils vous provoquent, et vous tendez l’autre joue : ils n’attendent que ça ! Pour vous porter un deuxième coup... Remarquons au passage que les jeunes, baignant dans un environnement quasiment athée représentent un terrain vierge, dépourvu d’anticorps, et sur lequel n’importe quelle « greffe » idéologique va pouvoir se développer et prospérer.
Dans ce monde déspiritualisé, sans transcendance ni repères moraux, nos enfants sont loin d’être assouvis dans leur quête d’idéal, et même d’identité.
Tandis que dans notre propre pays, on continue à « casser du curé », on ne cesse, après avoir blâmé les trop nombreux attentats barbares commis par des islamistes, de s’empresser de faire l’apologie de l’Islam. Pour faire court : Un coup de projecteur (les attentats), suivi aussitôt d’un Hymne à l’Islamisme.
Donc un monde athée, où l’anticléricalisme s’affiche volontiers dans les médias et l’Establishment officiel, avec, au rythme des attentats, des louanges régulières à l’Islam. La seule religion désormais flattée, et finalement qui pousse les jeunes (et les moins jeunes) à s’y intéresser. Comment dès lors s’étonner que les ventes de Coran crèvent les plafonds, car après avoir occulté et ringardisé toutes les autres croyances, on ne cesse de tresser des couronnes à cette religion ? Il n’y a rien d’islamophobe à le remarquer.
Messieurs les politiques et ténors des médias, ne vous étonnez pas des conversions massives à l’Islam, et notamment à l’Islam combattant et conquérant. C’est vous qui les y avez menés tout droit.
-Au plan international : Risquons une éventualité, pas si invraisemblable compte tenu de la dérision affichée par tous les personnages publics à l’endroit de la chose religieuse.
Imaginons que la France, et tout le monde occidental, de tradition chrétienne, poussés par le vent du progrès et de la modernité, décident, convaincus qu’ils n’ont plus besoin de leurs valeurs fondatrices, de rayer définitivement, d’« éradiquer » tout ce qui peut de près ou de loin, rappeler sa religion. Appliquant une laïcité intégriste c’est à dire hostile à toute référence religieuse, pour ne conserver qu’une approche objective et purement matérielle du monde.
Il n’est pas besoin d’imaginer, que dans le même temps, les pays théocratiques notamment musulmans, continueraient à se référer à une transcendance divine, monothéiste porteuse encore de dogmes religieux et de principes moraux. Que se passerait-il alors ? Il y a fort à parier qu’ils constitueraient un pôle d’attraction considérable. Ils auraient l’« exclusivité » de cet « opium du peuple ». D’un peuple, chez nous, totalement sevré et en « manque ». Notre supériorité matérielle s’effondrerait alors comme un château de cartes.
Prenons, pour comprendre ce raisonnement, un exemple médical qui bien évidemment n’a rien à voir avec le fond des choses. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai utilisé plus haut la formule : « éradiquer ». Précisons une fois de plus que nous n’utiliserons ici que le raisonnement, le sujet en lui-même n’ayant rien de commun : En pleine guerre froide, les pays occidentaux, constatant que la variole était éradiquée de toute la surface du globe, avaient projeté de ne plus vacciner contre cette maladie. L’union soviétique d’alors qui continuait cette prévention, aurait eu la possibilité de mener victorieusement une guerre « virologique » à l’Occident désormais non protégé contre ce fléau, contrairement aux pays communistes qui auraient ainsi pu triompher sans même combattre.
Ces 2 exemples nous démontrent les incommensurables risques que prendrait un Occident ayant « éradiqué » ses fondements chrétiens dans un monde où un Islam, notamment conquérant, continuerait de s’exprimer sans réserve.
Certes, pourrait on objecter, nous avons la puissance matérielle. Mais celle-ci représente bien peu de choses face à la détermination de la FOI. Ceux qui en sont animés, l’Histoire l’a prouvé, triomphent à terme de l’athéisme.
Pronostic
Contrairement à ce qu’on peut lire ici ou là, ce que nous vivons n’est pas une guerre de religions, contrairement à ce que l’on peut lire ici ou là, ce que nous vivons n’est pas une guerre de religions, comme on le proclame, c’est bien plus grave ! En effet, pour parler de guerre de religions, il faut qu’une religion fasse la guerre à une autre religion. Ce n’est pas le cas ! Il s’agit en effet d’une religion contre rien en face. Le monde occidental n’utilise pas la chrétienté pour s’opposer à l’Islam radical mais la…laïcité ! C’est le combat d’une foi fanatique contre des individus qui en sont dépourvus, et nous savons que la FOI triomphe toujours, dans cette configuration.
Rappelons tout de même que Vercingétorix a capitulé devant César à Alésia. Mais que Rome est devenue catholique après avoir massacré les chrétiens dans les arènes. Beaucoup plus près de nous, bon nombre des GI’S de Bush, après avoir écrasé matériellement l’Irak, se sont empressés, en retournant chez eux, de se convertir à l’Islam : ils venaient, sans doute pour la première fois de leur vie, d’être mis en présence de quelque chose qui les fascinait et qu’ils ne connaissaient pas : la FOI.
Traitement : cesser de ringardiser nos propres valeurs, sans craindre de réaffirmer nos racines et de les transmettre. Être impitoyable envers ceux qui se permettent de les bousculer et notamment les « radicalisés » qui sont à exclure de notre sol, ou à mettre hors d’état de nuire s’ils sont français. Outre le danger qu’ils représentent par eux-mêmes, ils font des émules. N’oublions pas qu’ils font des morts tous les jours. Y compris chez nous. Bienveillance et « droit de l’hommisme » n’ont guère de place dans une telle configuration…sinon (un peu de politique quand même) : Les personnes qui voient clair sont traitées de « populistes ». A l’inverse des élites démocrates, atteintes d’une cécité persistante enlisées dans des postures idéologiques qui les empêchent de nommer les choses. Quitte même à casser le thermomètre lorsque les signes électoraux se font trop menaçants. La démographie et le métissage abondamment prônés, faisant le reste, nous voilà bien engagés paisiblement vers une « soumission » au sens « houellebecquien » du terme.