La France tente, depuis un quart de siècle, de résoudre les problèmes des « musulmans en France » en organisant leur vie communicative et interactive avec l’État, ainsi que leur intégration dans la société républicain, et leur respect de ses lois et traditions.
Les tentatives en question ont commencé en 1999, avec la proposition - qui n’a jamais vu le jour - du ministre de l’intérieur de l’époque Jean Pierre Chevènement, de créer une fédération regroupant tous les Musulmans de France. Lui succéda, en 2003, le projet Sarkozy, traduit par la fondation du Conseil français du culte musulman. Le président français Emmanuel Macron en a donné l’écho dans son discours prononcé au lendemain de l’assassinat d’un enseignant par l’un de ses élèves, au cours duquel il a annoncé que la religion musulmane traversait une crise mondiale. C’est pourquoi il a appelé à réorganise sa relation avec l’État français afin d’éviter le séparatisme. Cet appel du président Macron a provoqué la colère d’un grand nombre de dirigeants et d’intellectuels du monde islamique ainsi que des musulmans de France.
Ces tentatives n’ont pas fait cavalier seul. Des dizaines d’autres en ont fusé au cours de cette même période : elles ont analysé le phénomène et proposé des solutions pertinentes, variant chacune selon le point de vue et la position adoptés à son égard.
Malheureusement, elles ont toutes échoué parce qu’elles ont négligé le vrai problème dont souffrent la religion islamique et les musulmans, devenus - littéralement parlant- comme kidnappés par l’organisation internationale des Frères Musulmans qui s’est transformée, durant la dernière décennie, d’une simple organisation hiérarchique facile à contrôler en vaste réseau tentaculaire, telle une pieuvre dont les tentacules sont dotée chacune d’un mini-cerveau lui assurant l’autonomie et la liberté de mouvement. La confrérie islamique a ainsi atteint un stade dangereux de son développement, surtout en Europe.
La véritable tragédie de l’Europe vis-à-vis des frères musulmans commence avec les émigrés de la troisième génération vers le continent européen au cours des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix du siècle dernier.
Jusque-là, ni l’islam ni les musulmans n’étaient un fardeau pour l’État ou un problème au sein de Français société.
Les musulmans « ordinaires » ont afflué en Europe il y a plus d’un siècle : commerçants, chercheurs et érudits qui en bénéficient, échangent leurs expériences et les transfèrent dans leurs pays ou les intègrent dans ces nouvelles sociétés.
La véritable crise a émergé petit à petit avec le débarquement de nouveaux cadres affiliés à un groupe politico-religieux appelant le Musulman à établir État islamique à l’étrange où il se trouve .
Ce groupe a considéré, comme butins, ces États européens appelant leurs peuples à l’Islam et s’autoproclamant la souveraineté pour réaliser les six objectifs fixés par le fondateur de ce groupe, Hassan al-Banna:
- Former la personne musulmane
- Former la famille musulmane
- Établir le gouvernement islamique
- Établir le califat islamique
- Parvenir à étendre le rectorat du monde
- Ce dernier objectif exprime l’enthousiasme effréné de Hassan al-Banna qui visait à imposer son emprise absolue sur le monde entier en brûlant les étapes ne s’attardant pas à la constitution du gouvernement, de l’État et du calife présumé.
Les premiers fondateurs de la confrérie des Frères Musulmans, al- Banna, al-Hodeiby, Sayyid Qutb et Fathi Yakan ont inculqué ces idées dans l’esprit de tout sympathisant à ce groupe ou prétendant y adhérer sans compter l’activiste ou le cadre du mouvement. Au point que ces idées sont devenues le « nouveau Coran » des Frères Musulmans qui en remplaçait l’ancien auquel croient tous les Musulmans.
Les frères musulmans ont appris, dans leurs écoles idéologiques, que ces six objectifs étaient accessibles de diverses manières partant de l’appel (la d’wah) et de la mobilisation en vue de constituer des familles fréristes, différente certes de la famille traditionnelle et plus proche de la cellule plutôt que Organisations doctrinales ou des unités des partis politiques.
Vient ensuite le plan de reconstituer la société en sapant ses fondements civils ou laïques - qu’elle soit formée par des des associations, des syndicats, des fédérations professionnelles ou estudiantines- et en lui inculquant les préceptes de l’Etat religieux qui adopte les apparences cultuelles dans toutes ses manifestations. De plus, cette nouvelle société prévue applique un nouveau concept de confraternité du culte et non de la nation : la discrimination se fera donc sur la base de la religion, puis de ses doctrines pour s’allier en fin de compte à l’approche des Frères Musulmans - non de tout autre groupe de vocation musulmane- pour saisir les phénomènes de la vie et de la politique. Est utilisé plus tard le concept de la démocratie en tant que mode de choix, non mode de vie basé sur des piliers majeurs dont la liberté d’opinion, d’expression et de croyance. Elle leur servira- selon leur propre vision des choses- d’outil d’accession au pouvoir; néanmoins, elle serait un pont à usage unique et cette accession sera irréversible. Du reste, cette confrérie appliquera le principe de la violence et en usera autant que le permet l’équilibre des forces régissant les États en question : répandre le chaos ou faire des alliances même si c’est « avec le diable ».
Cette stratégie tentaculaire de la confrérie s’empare de l’Islam de France ; use de toute velléité de reconnaissance officielle de cette religion (les dirigeants comme les représentants). La preuve en est les événements qui ont succédé au projet Sarkozy en 2003, qui a accordé aux représentants du groupement le droit de représenter les Musulmans de France devant les autorités françaises par le libre arbitre à travers les mosquées et les alliances. Des transactions ont été conclues avec certains pays pour financer la construction de grandes mosquées qui leur permettront d’accéder au pouvoir, de représenter les Musulmans de France ainsi que la constitution d’associations et de fédérations qui leur permettent de dominer complètement la fédération naissante qui est devenue le seul représentant légitime des Musulmans de France.
L’ancien président Français Sarkozy a donné aux Frères musulmans l’outil légitime pour détourner l’islam et les musulmans en France en plein jour. Cela leur a permis de remodeler leurs cadres organisationnels en un État dans l’État qui pourrait utiliser sa représentation des musulmans à des fins séparatistes de l’organisation.
C’est pourquoi toute solution de la crise de l’Islam de France doit passer par une confrontation entre la Confrérie islamique et son antenne française baptisée la Fédération nationale des Musulmans de France, le démantèlement de sa structure, le tarissement de ses sources de financement et la proscription de ses associations à moins d’être pareil à celui qui tourne en rond pour revenir, chaque fois, à la case départ; le piège dans lequel se sont enlisées toutes les expériences susmentionnées et risquent de glisser également les autres expériences à venir.
Le démantèlement de cette organisation qui polarise l’Islam et les Musulmans de France ne doit pas se limiter à interdire ses structures et associations et à tarir ses sources de financement mais aussi à réfuter leurs arguments dont se sert l’.association pour radicaliser de nouveaux éléments ; ainsi que dévoiler les tergiversations de leurs dirigeants à travers des débats sérieux et profonds portant sur les principes idéologiques auxquels ils croient et qui conduiront certes à la conception du séparatisme.
Afin de remporter la victoire à la fin de ce combat, il incombe de s’engager à:
- Primo : ne jamais confondre l’Islam comme religion avec la Confrérie qui l’exproprie, et traiter la question comme une crise d’enlèvement organisé de la religion musulmane et non comme une crise de structure dont souffre la religion musulmane et ses adeptes. Une telle approche court-circuite le discours de victimisation et d’islamophobie adopté - sur le plan médiatique- face à de telles mesures, par les cadres et les dirigeants de l’organisation des Frères musulmans.
- Secundo : Ce face à face doit avoir lieu sur la base de l’unité sociale des partisans, des citoyens et des politiciens de la République française. Cette confrontation ne doit jamais inclure aucun combat politiques entre des opposants ou adversaires politiques partisans de divers partis ou tendances politiques français. Tout simplement, c’est une question de sécurité nationale française telle le problème du terrorisme ou l’usage de la violence contre les citoyens pacifiques.
- Tertio : Stopper, à l’instar de l’exemple juif en 1806, le traitement de la question de la construction de l’Islam de France. À le poursuivre sans solution de continuité, nous ferions que donner un coup d’épée dans l’eau. Mais, ce n’est pas tout dire. Nous en parlerons longuement plus tard.