Une femme accompagne un enfant, l'un des 38 membres des familles du groupe présumé de l'État islamique (EI), vers un avion avant d'être rapatrié en Russie, à l'aéroport de la ville de Qamishli, dans la province de Hasakeh, dans le nord-est de la Syrie, le 20 octobre 2022. (Photo de Delil SOULEIMAN / AFP)
Exclusif. Malgré de "lourdes défaites" et la perte de ses chefs, l’État Islamique (EI ou Daesh) cherche à se reconstituer dans la clandestinité et, même affaibli, il contrôle toujours des "structures de propagande et d'opération", avec une volonté de reconquête territoriale, en particulier dans la Badiya syrienne et le nord de l'Irak.
Après la fin du califat, nombreux ont été les combattants de Daesh à se repositionner ailleurs, notamment dans les Balkans, le Maghreb et même l'Afrique.
« Ainsi, l’auteur de l’attentat de Vienne, un Macédonien du Nord, était en contact avec un certain nombre de membres de l’État islamique réfugiés dans les Balkans ». Mêmes craintes avec Al-Qaïda, qui entretient des foyers à travers le monde et qui partage avec l’EI la même volonté de mener des attaques en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.
Les services secrets européens ont à nouveau identifié les Balkans (Kosovo, Bosnie, Macédoine) comme une zone à risques.
Les Balkans représentent un enjeu majeur pour l’Europe et pour la sécurité de l’ensemble du continent. La région reste divisée et cette zone souffre de faiblesses qui peuvent être utilisées à des fins de déstabilisation par des mouvements radicaux [notamment jihadistes], des groupes criminels ou à des manipulations liées à l’État.
Une autre menace concerne les ressortissants et résidents français partis en Syrie et en Irak pour rejoindre les rangs jihadistes. Il y a eu plus de 1450 départs vers la zone irako-syrienne ces dernières années. Un peu plus de 300 adultes et près de 150 enfants sont depuis revenus. Et 250 adultes sont actuellement détenus sur zone et quelques dizaines sont relocalisés notamment au Maghreb ou en Turquie.
Plus de 420 sont décédés dans la zone irako-syrienne et près de 300 sont toujours présumés morts. Mais il reste plus d'une centaine d'adultes français qui évoluent, pour la plupart, dans le nord-ouest syrien" et qui se répartissent entre Daesh, le Hayaat Tahrir al-Cham, la katiba Diaby et le groupe Tanzim Hurras ad-Din (lié à Al-Qaïda).
En ce qui concerne les 300 jihadistes "présumés morts", il y a encore des zones d'ombre et ils peuvent aussi se trouver en Europe sans avoir été judiciarisés ou avoir rejoint d'autres zones de combat.
Par ailleurs, les services anti-terroristes européens travaillent discrètement sur les filières proches des Frères Musulmans (Macédoine, Bosnie notamment) qui aident des clandestins de Daesh.