La preuve la plus probante est que la représentation que les Anciens Egyptiens se font d’eux même est diamétralement opposée à celle qu’ils se font des nègro- africains
Une association américaine organisera un voyage sacré dans la ville d’Assouan dans le but de prouver que la civilisation pharaonique est d’origine africaine, ont annoncé les journaux égyptiens. En fait, ce sujet n’est pas le fruit de nos jours, d’autant plus que des noirs américains, dont Manu Aim et d’autres, viennent en Egypte et organisent de nombreux voyages pour prouver que les Pharaons seraient d’origine négre . Le dernier en date est Anthony Browder, qui a participé à un voyage intitulé « l’Egypte ancienne, la lumière du monde ».
Le premier à avoir traité ce sujet dans son œuvre est l’Ethiopien le cheick Anta Diop, qui a essayé de prouver que les Pharaons étaient noirs, en se référant à quelques statues égyptiennes antiques sculptées dans des roches foncées telles que le basalte noir et le granite noir, ainsi que d’autres colorées en noir, dont la statue du roi Toutankhamon et du roi Ramsès II. Il a, en outre, tenté de prouver que l’ancienne langue égyptienne tire son origine des anciennes langues africaines.
Cette idée s’est répandu tous azimuts que même l’UNESCO a tenu une conférence scientifique pour en débattre. La nécessité d’attendre l’émergence de nouvelles preuves, est la conclusion qui en découla. Néanmoins, en Amérique, ils ont commencé à tenir des conférences et des débats pour prouver qu’ils étaient à l’origine de la civilisation égyptienne.
Peut-être cherchaient-ils par-là à contrecarrer le racisme qui sévit dans la société américaine et sa propre vision des Noirs. Lorsque "Toutankhamon" a voyagé en Amérique il y a plus de 29 ans, des manifestations ont eu lieu partout, faisant écho au fait que les Afro-américains étaient à l’origine des Pharaons qui ont instauré cette grande civilisation : une des statues les plus importantes de l’exposition était noire.
Et, lorsque j’ai accompagné l’exposition du roi Ramsès II à Dallas, en Amérique, des manifestations se sont formées juste en face de l’exposition, surtout suite à la conférence que j’avais donné aux guides qui accompagnaient les groupes touristiques qui visitaient l’exposition. J’y avais en fait développé des preuves scientifiques qui étayaient l’idée que la civilisation pharaonique est loin d’être d’origine noire ou africaine.
La preuve la plus importante était que les anciens Égyptiens s’étaient fait peindre d’une manière diamétralement opposée à leur représentation des Noirs africains. On le voyait sur les murs des temples lorsque les Pharaons représentaient soit leurs ennemis, soit les peuples avec qui ils avaient des échanges commerciaux.
Le plus important de ces tableaux est celui représenté sur le côté droit du temple d’Abou Simbel à Nuba près de la deuxième cascade. Le roi Ramsès II l’avait créé pour montrer comment il était adoré en tant que Dieu et pour représenter sur ses murs les ennemis de l’Égypte dans le monde antique.
Certains Américains m’envoyaient des lettres anonymes et les glissaient sous la porte de mon bureau. De l’une d’entre elles, je relève cette phrase : "Qu’une femme américaine blanche vous prépare le café chaque matin, ne veut nullement dire que vous êtes blanc : en fait vous êtes noir."
Au premier jour de l’inauguration de l’exposition Toutankhamon, à Los Angeles, en 2005, des manifestations ont eu lieu à son entrée et ne se sont calmées que lorsque j’ai dit dans ma conférence que l’Egypte se trouvait en Afrique : c’était, pour eux, dire que la civilisation pharaonique tisse des liens avec l’Afrique.
Le sujet a commencé à être soulevé par le comédien américain qui a proposé qu’il se produise à Assouan, que la plateforme Netflix visionne un film sur Cléopâtre représentée comme une reine noire et que des manifestations allégeant le vol par l’Egypte de la civilisation noire, soient tenues devant le bâtiment où je donnais mes conférences en Amérique. Argument réfuté parce que la civilisation égyptienne n’est pas une civilisation noire.