A vrai dire, l’histoire des Frères musulmans en Égypte comme d’ailleurs dans le monde entier non seulement était dépourvue de tout projet de construction ou de reconstruction, national ou humanitaire, mais également en allait toujours à contre-courant aussi bien lorsqu’un tel projet était simplement élaboré ou conçu ou qu’il était devenu une réalité visible et viable. Évacués d’Égypte et leurs branches terroristes exterminées, les Frères musulmans ne disposent plus actuellement que de leur propre machine médiatique qui tourne à plein régime à travers leurs journaux et chaînes télévisées partout dans le monde et des sites internet qui diffusent les désinformations et les analyses grossières à longueur de journée. Une décennie après leur disparition d’Égypte, nous constatons que le développement, la construction et la reconstruction y ont remporté leurs fruits dans l’augmentation du Produit Intérieur Brut et dans le changement de la carte géographique de l’Égypte. Et, jamais les Frères musulmans n’ont eu de vision globale de ce qui s’y est produit : par leurs déclarations et publications, ils critiquaient chacun de ces projets à part en vue d’évaluer la nécessité de lui accorder la priorité; et à ce stade, ils soulevaient l’idée de ce qu’ils dénomment le « fiqh des priorités en Islam » qui instaurait l’idée que le projet en question ne s’inscrivaient pas dans l’ordre des besoins urgents de l’Égypte et que d’autres projets seraient prioritaires. A vrai dire, aucun ordre de priorités n’avait été établi de leur part. Quand la construction de l’infrastructure est la cible première du processus de développement en Égypte, les Frères musulmans se pose la question : « Et, l’éducation et la santé, où en sont-ils ? ». Une fois qu’ils s’aperçoivent que le processus de construction des écoles et des universités avance à pas de géant, ils s’interrogent au sujet de l’identité de leurs étudiants. Et quand l’Égypte a vaincu la crise du COVID-19 et a gagné le dessus par comparaison à un grand nombre de pays où vivent les Frères musulmans, ils l’ont passée sous silence et l’ont même mis en doute. Cependant, l’Organisation Mondiale de la Santé avait salué les efforts du gouvernement égyptien face à la maladie à coronavirus . A cela s’ajoute nombre d’autres exploits dont le projet gigantesque de l’élargissement et du doublement du Canal de Suez au lendemain de la fin de cette période des révolutions qui avaient amené les Frères musulmans au pouvoir. A cette époque, ils ont prétendu qu’ils envisageaient le développement de l’axe du Canal de Suez et que c’est ce projet qui pourrait être qualifié à juste titre de développement et que tout autre projet qui aurait pour but la création d’un nouveau canal ne serait qu’un gaspillage de temps et d’argent et sans aucun rendement . Par souci de vérité, il faut dire que le gouvernement égyptien nourrissait au temps de Moubarak, un projet intégral de développement de l’axe du Canal de Suez et en entama les discussions en 1996. Il a même été soumis au sommet économique du Moyen Orient, tenu au Caire à cette époque. Les Frères musulmans n’ont pas fait le moindre pas dans la mise au point de ce projet. Et, au lendemain de la révolution du 30 juin 2013, le projet n’a pas seulement été mis en exécution mais un autre canal a été creusé pour ancrer son avantage comparatif et surpasser les alternatives envisagées par Israël ( une nouvelle ligne de chemin de fer Eilat- Ashdod) ou par la Russie ( le passage maritime du Nord qui découle du réchauffement climatique) et plus, lier entre l’axe de développement du Canal et les plans de développement global dans toute l’Égypte. En quelques années ( de 2014 à 2023), l’Égypte a connu un revirement de conjecture. Il y a cinq décennies, la superficie des terres habitables en Égypte ne dépassait pas 3% et se concentrait en grande partie dans l’étroite vallée du Nil. Néanmoins, l’urbanisation ne signifie pas la présence d’êtres vivants ou de la population tout court mais la capacité de former des richesses dans n’importe quel lieu de notre territoire. Heureusement, au cours de la même période qui a suivi la révolution du 30 juin 2013, une grande vague de déplacement a pris la route du fleuve à la mer au point que le mouvement de la population a touché la Méditerranée aussi bien que la Mer rouge et les Golfes du Suez et de Aqaba et les régions surpeuplées du Canal de Suez. Il est évident que le développement de l’infrastructure égyptienne depuis le début de notre siècle surtout à travers les routes, tunnels, aéroports, ports et centrales d’énergie ont créé des superficies énormes de reconstruction et d’extraction des richesses. A vrai dire, l’expression de « l’exode du fleuve à la mer » au sujet du développement en Égypte est une constatation d’une réalité qui se développe aussi bien devant les Égyptiens que les Frères musulmans. Ce développement marquait une révolution de la géographie et de l’histoire des Égyptiens que peut-être est-il temps de se livrer à une profonde réflexion au sujet de ses conséquence es et de ses impératifs. Simplement, il faut dire que la question est nouvelle pour l’Égypte : le premier pays riverain du monde a créé une école intellectuelle internationale qui porte sur les répercussions de l’État sur la société, la nation et l’État. D’une manière ou d’une autre, le développement de l’Égypte au cours des deux derniers siècles a porté sur le fleuve, le réglage de son débit et la maximisation des profits qu’on en tire tels le Haut Barrage, les réservoirs et les ponts. En effet, l’idée de développer la nouvelle vallée au Sahara Occidental tournait autour de la mesure du débit de l’eau qui s’écoulait de la rivière entre le sable du Sahara. De nos jours, nous constatons des changements géographiques qui commencent à voir le jour en Égypte et que nous ne pouvons nullement méconnaître pour la pure et simple raison qu’ils se réalisent sur le sol égyptien. Le dénominateur commun entre tous ces projets ( l’axe du Canal de Suez, les tunnels qui assurent la liaison entre la Vallée et le Sinaï sous le Canal et le projet du développement même du Sinaï.) n’est que la propension vers l’est en direction de la Mer rouge. Et c’est dans cette direction que nous trouverons des découvertes pétrolières dans la Méditerrané et jusqu’à la délimitation des frontières maritimes avec l’Arabie Saoudite, la Grèce et Chypre. Tout cela pour dire que les chemins ont été ouverts, dans la Vallée et au Delta, aux Égyptiens en grand nombre jusqu’à avoir leurs pieds submergés par l’eau de la mer. D’ici, la superficie totale de l’Égypte a effectivement augmenté de 15% c’est à dire a atteint le double de ce qu’elle était une décennie auparavant. Par contre, l’histoire de l’Égypte n’a pas encore atteint sa fin. Il importe de dire que la tendance au développement se poursuit toujours avec la création de réseaux de trains grande vitesse pour relier la Méditerranée à la Mer rouge et les deux ensemble à la péninsule du Sinaï où se déroule- après qu’on y a exterminé le terrorisme- le plus grand processus de développement enthousiaste qui se déroule sur l’autre rive du Golfe d’Aqaba. Également en ce projet global et enthousiaste, les Frères musulmans n’ont trouvé ni logique ni raison d’être ni non plus de rendement pour le peuple égyptien. Ils ne faisaient que critiquer chaque projet à part comme s’il n’avait aucun lien avec tous les autres projets. Ils trouvaient que tout ce qui se réalisait en Égypte n’a pas de logique comme s’il n’était pas planifié et que tous les projets n’étaient que des éléphants blancs sans aucun profit direct pour le citoyen égyptien. Leur vision des choses s’appliquait à tout : l’électricité, le gaz naturel, les nouvelles cités, les universités, la résolution des crises de logement, de la nourriture et des villes champignons chroniques en Égypte n’étaient ni profitables ni rentables ; ni non plus l’augmentation de l’espérance de vie qui concrétisait une amélioration au niveau de la santé et de la nourriture. Ils ciblèrent en premier lieu la création de nouvelles villes en Égypte sillonnées par des pelouses et des jardins et la fondation de nouvelles universités, de musées et de centres d’excellence ; la nouvelle capitale administrative a eu sa part de lion des critiques médiatiques, de désinformation et de diffamation internationale.
Ce sujet mérite davantage d’étude et d’exploration à propos des commentaires et du comportement des Frères musulmans vis à vis du développement en Égypte.