J’étais toujours attentif au fondement philosophique absent aussi bien des décisions qu’aux actions dans la gestion du pays. Une absence qui conduit, surtout dans les pays en voie de développement, à la confusion. En outre, il peut y avoir une contradiction entre les actions d’un gouvernement et celles d’un gouvernement qui le remplace. Par exemple, la philosophie juridique présuppose la présence d’un procureur qui enquête avant que des accusations ne soient portées contre un citoyen. Sinon, l’appareil de sécurité imposera le destin des gens. L’accusation doit donc rester impartiale, non tributaire de la tutelle du pouvoir exécutif. Afin de protéger le peuple, le procureur est, philosophiquement parlant, l’avocat des masses.
Lorsque les statistiques montrent qu’il y a plus d’innocents devant les tribunaux que de preuves d’accusations, l’avocat du peuple pourrait devenir le bourreau du peuple.
Par conséquent, afin de garantir la philosophie de l’action, il doit y avoir un contrôle, des statistiques analytiques afin que l’activité ne s’écarte pas de sa philosophie qui justifie son existence.
Il en va de même pour la philosophie selon laquelle l’accusé est innocent jusqu’à preuve du contraire. On contredit la philosophie d’une réussite équitable si nous mettons les douteux derrière les barreaux, que ce soit en imposant une détention préventive excessive pendant des mois (peut-être des années), traitant l’accusé comme un criminel jusqu’à preuve du contraire, ou le plaçant dans une cage pendant son procès.
En ce qui concerne les questions de développement, que je donnerai comme exemple pédagogique. La philosophie souligne que l’éducation est un droit du citoyen, voire une priorité qui ne peut être discutée. L’État viole la philosophie de l’éducation selon toutes les normes s’il impose des frais d’entrée à l’école publique ou en accordant le droit à l’éducation inefficace qui oblige les gens à payer pour les écoles privées, en dehors des établissements d’enseignement formels. Ou bien s’il établit des universités publiques payants dont les es dépenses dépassent les capacités des citoyens, sans créer un système de financer les étudiants.
Je me souviens que lorsque la Grande-Bretagne a imposé des frais supplémentaires en plus du budget de l’État alloué à chaque étudiant dans les universités, elle a, en même temps, mis en place un système de crédits estudiantins que les diplômés ne remboursent pas avant de trouver un emploi leur permettant de rembourser sans tomber dans des difficultés financières. À cette occasion, je vous rappelle que tous les citoyens européens reçoivent une éducation aux dépens de la société représentée par les gouvernements. Personne ne peut priver les citoyens de ce droit garanti par la philosophie ministérielle les considérant comme ayant tous droit à l’éducation.
Je prendrai un autre exemple : la philosophie du perfectionnement des enseignants, qui dit que « le niveau d’éducation dans un pays ne dépasse pas le niveau des enseignants ». Je prendrai un autre exemple : la philosophie de bien réhabiliter les enseignants. Parce que « le niveau d’éducation dans un pays reflète celui de ses enseignants ». Ainsi, la philosophie de l’éducation est liée au travail de formation continue des enseignants. Sinon, nous nous écartons de la philosophie de l’éducation.
Le troisième exemple est la philosophie construire des autoroutes internationales pour faciliter la circulation. La largeur de la route est mesurée par son point le plus étroit. Par conséquent, nous ne respectons pas la philosophie de sa création, et les dépenses de l’État deviennent inutiles si nous dépensons de l’argent pour construire des routes, sans lignes blanches entre les boîtes routières, ou sans panneaux d’orientation universellement reconnus.
Il en va de même pour les embouteillages aux heures de pointe, afin examiner le permis de chaque conducteur dans le but de détecter un contrevenant tuant le temps des autres non contrevenants. La logique exige de respect des droits de quatre-vingt-dix-neuf pour cent en facilitant leur vie au lieu de les perturber pour le bien d’un individu qui viole le code de la route.
Dans la philosophie de gestion sécuritaire dans notre pays en voie de développement, les autorités compétentes estiment que la sécurisation de toute zone consiste à la fermer aux piétons. Alors que la stabilité de la sécurité dans les pays développés n’empêche pas la poursuite de la vie dans la zone géographique sûre. Parce que la sécurité ne s’installe jamais par la fermeture des routes. On est en sécurité lorsque nous ne sentons pas la présence des agents qui intimident les citoyens et perturbent leur vie.
Le manque de mesures pousse les autorités sécuritaires à trouver la solution la plus simple : barrer les rues et empêcher la circulation, sans se soucier de la zone commerçante où les commerçants se trouvent obligés de fermer, perdant ainsi leurs clients. Sans se soucier également des habitants qui éprouvent des difficultés à rentrer chez eux. Parce que leurs résidences sont situées derrière du béton où les forces de sécurité qui demande à chaque passant où il va. Il lui demande, en plus, de prouver qu’il vit dans l’un des tristes bâtiments situés dans la zone fermée, comme s’ils étaient derrière les portes d’une prison imprenable.
Le problème est que la philosophie suit les actions. Chaque fois que vous voyez des mesures sécuritaires centrales avec des véhicules dans les rues, il faut savoir que la sécurité n’est pas stable. Ces mesurent signales les symptômes d’une faiblesse, non d’une force. Parce que la sécurité forte est de nature invisible. Il en va de même pour les barrières de sécurité à l’entrée des hôtels, disparus d’ailleurs de l’Europe. Ou bien des barrières de sécurité à l’entrée des centres commerciaux, devenues vite une formalité inutile.
J’ajouterai ici que les embuscades sécuritaires dans les rues, qui apparaissent et disparaissent subitement bloquant le trafic en vain. L’on appelle des embuscades même si tout le monde sait où ils se trouvent. C’est une philosophie d’une gestion simpliste naïve.
Maintenant, nous arrivons à « la philosophie de la démocratie » pour nous demander : la comprenons-nous vraiment ?
La philosophie de la démocratie : C’est bel et bien la Choura, la liberté, la responsabilité et la passation du pouvoir dans le cadre d’une loi. Si les gouvernements vont à l’encontre de cette philosophie, ils ne font que s’écarter de la bonne voie.
Lorsque nous examinons la démocratie occidentale, celle qui est appliqué dans le monde, en particulier les pays en voie de développement, nous remarquons tant de contradictions entre la philosophie et la réalité. Nous voyons des pouvoirs énormes accordés aux gouvernements. Nous voyons l’injustice sociale vis à vis des classes populaires incapable d’obtenir l’égalité des chances comme ils le prétendent. Ceux qui en ont l’opportunité sont les plus instruits, les plus ouverts sur le monde. Pour cette raison, l’écart entre les citoyens se creuse de jour en jour. Ainsi, les souhaits d’un développement humain durable attendus d’un gouvernement démocratique sont souvent déçus.
La démocratie a bien fonctionné en Europe comme en Amérique du Nord. Mais les pays pauvres ou en voie de développement ne parviennent à l’appliquer. D’où la question suivante: quel est le problème de l’application de la liberté politique et de la démocratie dans ces pays?
La réponse à cette question est que l’acte dans ces pays n’est pas associé à une véritable philosophie. Pour parvenir à la démocratie, il est nécessaire d’approfondir sa vision de la philosophie de la démocratie.
Quant au modèle démocratique actuellement appliqué en Occident, il fait l’objet d’une révision imposée par la révolution informatique et communicationnelle qui a fait tomber les barrières entre citoyens et décideurs. Cette révolution a fourni une occasion de communication directe entre eux sans avoir besoin d’intermédiaire, tels les partis, qui ont perdu leur importance comme outil d’organiser, de mobiliser des électeurs et de collecter de dons. Parce que le candidat peut le faire directement en ligne.
L’attention du citoyen peut être davantage axée sur « l’efficacité gestionnaire du gouvernement », c’est-à-dire sur le niveau de réalisation et de réponse aux attentes du citoyen, quelle que soit l’idée idéologique adoptée par le système politique.
D'autre part, l'efficacité du gouvernement est liée à l'accession de personnes qualifiées aux postes à travers un système qui le permet. Il est également lié au système de surveillance et de culpabilisation du décideur : déterminer la durée du mandat pour injecter du sang nouveau dans les veines de la performance.
En bref, la nouvelle génération démocratique doit se concentrer sur les facteurs suivants : l'efficacité du gouvernement, l'efficience des gouvernants, contrôler et culpabiliser l’appareil exécutif/ Ajoutons encore la justice indépendante et l'efficacité (la vraie révolution doit avoir lieu à ce niveau) basée sur un système d'éducation et de culture qui permet aux citoyens de choisir le meilleur.
Nous recherchons de nouvelles initiatives pour gouverner en accord entre le rêve d'un État civil moderne et les forces dynamiques sur le terrain. Des initiatives qui ne privent pas le pays de ses cerveaux, ni de ses institutions nationales. Des initiatives qui donnent à la liberté son statut élevé, en contrôlant la justice qui empêche la liberté de se transformer en chaos. Il empêche également de falsifier la loi.
Nous avons également besoin d'initiatives permettant aux citoyens de choisir librement leurs représentants au parlement. Ici, la philosophie doit être le pilier de l'action, et revoir l'application afin de l'aligner sur la très importante philosophie de l'existence.