WASHINGTON, DC – 10 JANVIER: Les gens font la queue pour passer un test COVID-19 au Capitole des États-Unis le 10 janvier 2022 à Washington, DC. (Photo de Drew Angerer / GETTY IMAGES AMÉRIQUE DU NORD / Getty Images via AFP)
Personne ne contestera les fantastiques et même inimaginables progrès accomplis par l’Homme dans la compréhension de la matière. Hormis les éléments dits « naturels, » on peut parler d’une quasi-totale maîtrise. Il est bien sûr ici question de la matière physique.
De très nombreuses inconnues subsistent encore en Biologie. Mais dans son délire de conquête, notre « Homo-technologicus.» s’arroge le droit de faire comme s’il pouvait la maîtriser elle aussi, à sa guise. Notamment en extrapolant le raisonnement physique au biologique. Par contre, sur le plan spirituel, il n’a pas évolué d’un pouce depuis les tout premiers pas de l’Humanité. Mieux encore, cet élan qui consacre l’objectivité le conduit à mettre de côté tout ce qui, proprement humain, a trait à la spiritualité et la morale, dans un contexte éthique de plus en plus malmené. Aristote n’a-t-il pas dit : « il n’est de science que du mesurable ? » Et en effet, dans un monde qui se veut scientiste, comment mesurer, la foi, la vertu etc. ? En conséquence, dans ce monde scientiste, le « qualitatif » a vécu. Place au « quantitatif ». Mieux encore, le mot « Valeurs » avec un grand « V » célébrait autrefois ces qualités proprement humaines, aujourd’hui reléguées aux abonnés absents. Désormais, ce respectable substantif est dévolu aux titres boursiers : « Les valeurs du CAC 40, ou du NASDAQ ! » Qui mesure…nos richesses.
Observons cependant qu’un seul des trois idéaux républicains : Liberté, Égalité, Fraternité a miraculeusement survécu. L’Égalité. Notons, et ce n’est peut-être pas un hasard, qu’elle figure dans le registre quantitatif. Elle affiche même une santé insolente. C’est même un graal, très prisé par les concertistes de la bien-pensance. Oui l’Égalité pour tous, l’égalité partout. Sans tenir compte des contextes. *
Considérations physiques : de la chosification criminelle à la chosification ordinaire.
Bien que d’une importance majeure, nous retiendrons seulement pour notre démonstration, qu’en plein vingtième siècle, à l’essor de la révolution industrielle, les génocidaires nazis ont su adapter leur funeste besogne, pour passer du mode artisanal aux avancées techniques du moment. Avec le « rendement » que l’on sait. La « chosification » de l’être humain est alors à son comble.
Beaucoup plus près de nous, on a osé utiliser la formule de guerre « propre » pour qualifier des actions d’une saleté répugnante. Je veux parler des conflits menés par les américains : guerre du Golfe, Bosnie, Kosovo. Le bourreau ne se salit pas en effet : aucune tâche de sang sur les mains. Un simple technicien aux commandes de son appareil qui va « cliquer » sur une icône de son écran. En fait, un travail de bureau pour ce militaire : du « tertiaire. » Par contre, en dessous, les populations : des hommes, des femmes, des enfants, déchiquetés. Mais beaucoup moins spectaculaires et apparemment positives, ludiques parfois, voire bienfaitrices, de nouvelles formes de « matérialisation » de l’être humain
Considérations esthétiques
Idéalement, cadre moyen ou supérieur, bien ficelé dans ses certitudes matérielles et son costume aux arêtes tranchantes qui, tel le caméléon, va se confondre par sa présentation, au monde matériel qui l’environne, avec l’inébranlable assurance que lui donnent son attaché-case et ses cartes de crédit. Impeccable, « nickel » qui va s’engouffrer dans l’acier de sa voiture (ou de son jet) pour retrouver le béton de la tour où il passe le plus clair de son temps.
On peut aller plus loin dans l’identification à la matière : Les tatouages, de plus en plus sophistiqués. Utiliser sa propre peau comme un papier Canson pour envoyer un message ou arborer une appartenance. Signe des temps : Aucune mise en garde des autorités sanitaires, en principe très sourcilleuses : Risques d’hépatites virales. Mais aussi psychologiques : Rien contre le caractère irréversible de l’intervention. J’en ai vu beaucoup regretter amèrement cette erreur de jeunesse, au point même d’y préférer les très inesthétiques cicatrices laissées en cas d’exérèse des surfaces tatouées. Plus significatifs encore : Les piercings sur le corps, qui se généralisent en Europe et en Occident. C’est carrément de l’acier que l’on s’incruste dans le corps, donc dans une anatomie souvent inattendue.
Considérations mentales et robotisation en marche accélérée et globalisée
Quant au « tout numérique », il a envahi également notre quotidien. En principe outil, il devient maître. En effet, pour faire entrer quelque chose dans la « machine », il faut bien sûr ne garder que ce qui est programmable. Les sentiments, les principes etc. n’ont pas droit de cité. Ce que l’on conçoit aisément… Mais pour communiquer, les usagers sont formatés à ce type d’échanges déshumanisés. Exit l’âme, qui ne compte plus. Progressivement, l’intelligence proprement humaine cède le pas à l’Intelligence artificielle et aux algorithmes. Et si votre cas spécifique n’est pas prévu, pauvre de vous ! La Pensée unique devient la « Pensée unifiée. » Toute la bien-pensance érigée en loi universelle pour s’imposer au monde Occidental. Et en effet, le rôle éducateur de la famille ne fait pas le poids face aux environnements et à la puissance du Web. Ainsi, dans sa façon de penser et dans sa métaphysique, un adolescent français par exemple, aura plus de points communs avec un jeune australien de l’hémisphère sud…qu’avec ses propres parents.
La fameuse tentation totalitaire
On arrive ainsi à se rapprocher d’un modèle d’humains conditionnés et réagissant aux mêmes clochettes. Au sens Pavlovien du terme. Idéal pour un totalitaire : Une majorité que l’on fabrique, dans un consensus absolu. Sans coup férir ! Ceux qui ont encore gardé leurs capacités réflexives, leur bon sens, seront des complotistes. Triomphe incontesté de la machine sur la pensée. Mais cette « machine, » elle aussi peut être attaquée, et nos ordinateurs ont constamment besoin de mises à jour pour se prémunir des virus… Et si on faisait pareil pour les hommes ? Pas bête ! Ils sont déjà formatés dès l’école à la logique (je dis bien la « logique » pas la morale ni le sens commun) de l’ordinateur. Ils sont acquis à la nécessité des mises à jour régulières pour leur PC. Eux aussi comprendront à la faveur d’une pandémie* par exemple, la nécessité de « mises à jour régulières. » On remarquera que ce sont les mêmes géants de l’industrie informatique qui préconisent des vaccins pour toute la planète et investissent massivement dans les laboratoires qui les fabriquent…Et ça ne marche pas si mal !
Je suis, comme bien d’autres observateurs (qualifiés de « complotistes » par certains) stupéfait par la docilité des populations pour se soumettre à de telles contraintes. Deux maître mots : La Santé et la Science. Oui, notre monde est acquis au « scientisme »et tout ce qui semble relever du progrès scientifique est « avalé » sans même se poser des questions sur le recul des molécules nouvelles, les effets secondaires, l’éventuel usage pervers de « traçabilité » que pourraient en faire les états. Cela peut mener très très loin tant sur le plan des libertés que sur le plan des dangers médicaux, à évaluer aussi sur plusieurs générations.
Il y a là, me semble-t-il une réflexion à mener. Aussi, si l’on devait suivre cette trajectoire insensée, de la « science » pour la « science » et non forcément pour l’Homme, je me risquerais volontiers à émettre cette mise en garde qui me vient à l’esprit : « La Science a sauvé l’Humanité. Le scientisme la tuera. »
Et l’individu dans tout ça?
De mieux en mieux préparé à troquer sa spécificité proprement humaine contre une identité numérique, dans un corps purement matériel, il accepte volontiers, comme pour son smartphone, les « mises à jour » de son individu physique par chreck-up, ou vaccins de toutes sortes pour le plus grand bonheur des fabricants. Mentalement, son raisonnement est plus « associatif » que « réflexif. » Pas très loin en fin de compte, du circuit imprimé. Très manipulables par des « mots-clés » bien choisis. L’avenir serait, dit-on à l’incorporation des applications du smartphone dans son corps. Beaucoup de scandinaves se sont déjà greffé leur carte de crédit pour ne pas attendre aux caisses des supermarchés…Et pourquoi pas alors, en exagérant (à peine) la tendance, se considérer lui-même comme un avatar ? En effet, biberonnés depuis leur plus tendre enfance, au virtuel, beaucoup de jeunes considèrent leur être physique comme une « contingence » parmi bien d’autres. Jadis l’application « second life » avait conduit à des suicides de jeunes ayant du mal à faire la différence entre le réel et le virtuel, pour se débarrasser de leur enveloppe corporelle trop encombrante, à l’occasion d’un gros chagrin. Ce site avait d’ailleurs été supprimé. Mais l’idée est trop « juteuse. » pour laisser indifférents les empereurs du « net. » Place au « Metavers ! »
En guise de conclusion : LA NOUVELLE METAPHYSIQUE
Dans l’« ancien monde, » l’Homme se donnait pour ambition de faire « quelque chose de sa vie, » de laisser pour la société, une trace, une empreinte de son passage ici-bas. Aujourd’hui, il est objectivement évalué, par son « empreinte… carbone. » Notion qu’on est déjà arrivé à faire admettre par beaucoup.