Le buste de la reine Néfertiti d'Égypte est exposé au "Neues Museum" (nouveau musée) de Berlin le 7 février 2011. Le buste de Néfertiti est un buste en calcaire peint vieux de 3400 ans. Néfertiti, la grande épouse royale du pharaon égyptien Akhenaton et est l'une des œuvres les plus copiées de l'Égypte ancienne. En raison de son buste, Néfertiti est devenue l'une des femmes les plus célèbres du monde antique ainsi qu'une icône de la beauté féminine. On pense qu'il a été conçu en 1345 avant JC par le sculpteur Thoutmosis. Le Conseil suprême égyptien des antiquités demande à l'Allemagne de restituer le buste vieux de 3 400 ans de la légendaire reine Néfertiti, 98 ans après sa découverte sur les rives du Nil. AFP PHOTO / JOHN MACDOUGALL
Ce fut un glorieux spectacle de suivre cette parade de 22 momies de souverains de l’antiquité égyptienne défiler, dans les rues du Caire, du musée d’Al-Tahrir jusqu’à leur résidence éternelle au Musée national de la civilisation égyptienne. Une spectacle qui a émerveillé le monde entier. Le respect et la vénération étaient de mise. L’ambiance était à la révérence. En dépit de la célébration, tout le monde retenait le souffle. Cette procession est celle des souverains et souveraines d’Égypte qui étaient le point de mire de l’humanité entière pour des siècles durant: ils l’ont émerveillée par leur voyage à travers le temps, inscrit, par des lettres d’orgueil et de fierté, dans le grand livre de la Terre. Ces souverains n’étaient pas uniquement des rois mais aussi des reines qui ont maîtrisé les rênes du pouvoir et ont marqué de leurs empreintes des œuvres qui rivalisent de splendeur et de génie avec celles de leurs pairs les rois.
Abstraction faite de toute comparaison entre elles, les multiples femmes qui ont régné sur l’Égypte à travers l’Histoire nous ont fourni la preuve tangible que l’Égypte a vénéré la femme depuis des millénaires et jusqu’à nos jours. Le livre de l’Histoire nous renseigne sur de grands noms de femmes resplendissantes de génie et de gloire, présentes à travers moult statues et vestiges pour fournir la preuve qu’elles étaient des artisanes de l’Histoire et de la civilisation de l’Égypte.
La reine Néfertiti : quand la femme dépasse les hommes
La reine Néfertiti est l’une des plus grandes figures féminines qui ont gouverné l’Égypte, Elle a participé au pouvoir et joué un grand rôle dans le gouvernement du pays du temps de son époux le roi « Akhenaton » comme il est probable qu’elle ait gouverné le pays après sa mort et avant que le pouvoir soit entre les mains de « Toutankhamon ».
Nous ne pouvons pas omettre de vue le nom de la reine « Néfertari » l’épouse du roi « Ramsès II » qui fut une reine d’une force inouïe et de grande influence à son époque au point qu’elle a joué un rôle éminent au niveau de la diplomatie égyptienne déjà authentique, vu qu’ elle était douée de talents multiples : l’écriture, la lecture et maitrisait les règles de l’art de la correspondance diplomatique.
La reine « Ti » était connue par son intelligence et sa forte personnalité. Elle était l’épouse principale du roi « Aménophis III ». Elle a exercé un rôle important dans la vie et le règne de son époux. De nombreuses preuves archéologiques appartenant à l’époque du règne de son époux – qui regroupent des statues de dimensions diverses, variant entre les gigantesques et les minimes, montrent la reine aux côtés de son époux et aux mêmes dimensions que lui suggérant ainsi son prestige comme on la voit sur des inscriptions et des tableaux muraux faisant partie des monuments de son mari célébrant avec lui son accession au trône.
La reine « Ahmès Néfertari » l’épouse du roi Ahmès premier avait son nom inscrit sur un grand nombre de temples comme celui de la reine « Hatchepsout » qui était une femme qui ne manquait pas de Zèle et de force. Son règne sur l’Égypte a commencé lorsqu’elle a hérité du trône après la mort de son époux et a été la tutrice de son fils « Thoutmosis III » qui était encore enfant. Plus tard, elle est montée sur le trône de l’Égypte en tant qu’homme ce qui explique la tenue masculine qu’elle gardait sur les fresques et les peintures murales. Elle a régné avec force et d’une manière qui n’allait jamais en contradiction avec sa féminité. Elle était charmante et d’une magnifique beauté, Elle était la meilleure de toutes les femmes. On lui reconnut sa forte personnalité qui a fait preuve de sa compétence, au cours des événements dynamiques qui ont caractérisé son règne de l’Égypte.
Les reines d’Égypte en égyptologie
Les études et les recherches égyptologiques n’ont jamais passé sous silence le rôle joué par la femme égyptienne. Les archéologues ont tenu dans leurs œuvres, à retracer leurs biographies et à relater leur gloire.
L’ancien ministre de l’archéologie et ancien doyen de la faculté d’archéologie de l’Université Ain Chams, Dr. Mamdouh Al Damati auteur du livre intitulé « Les reines d’Égypte » publié en 2017, y traite la biographie de femmes modèles qui sont montées sur le trône en Égypte depuis l’Égypte antique jusqu’à Chagarat al-Durr qui devint sultan de l’Égypte à la fin de l’époque des ayyubides et au début de l’ère mamelouke.
Le livre passe en revue les reines qui ont régné sur l’Égypte dont Merneith, Khentkaous, Néférousobek, Hatchepsout, Néfertiti et Taousert ; à l’époque de la dynastie ptolémaïque. On relève de la galerie des reines qui y ont régné : Arsinoé II, Bérénice II, CléopatreI, Cléopâtre II et Cléopâtre III jusqu’à aboutir à Chagarat al-Durr : toutes n’en sont qu’une poignée parmi une multitude qui ont accédé au trône de l’Égypte.
En 2o17, dans son livre « l’Égypte antique, la femme et les reines », l’archéologue Hassan Abdel Bassir, le directeur du musée des antiquités à la Bibliothèque d’Alexandrie traite la biographie des femmes égyptiennes reines et les anecdotes qui portent sur leurs règnes ainsi qu’un grand nombre de vérités historiques surtout qu’avec l’arrivée d’Alexandre le grand et ses successeurs, l’Égypte est devenue un royaume «gréco-ptolémaïque » jusqu’à la défaite cuisante de Cléopâtre VII par les Romains : la dynastie ptolémaïque d’Égypte fut alors éteinte et le pays devint alors une partie de l’empire romain.
« L’Égypte fut première à respecter la femme et à lui accorder pleinement ses droits jusqu’à accéder à des places vedettes et gouverner le pays. », par ces mots le directeur du musée des antiquités de la Bibliothèque d’Alexandrie, Dr. Hussein Abdel Bassir a commencé son discours pour le poursuivre ainsi : « Depuis l’époque de sa majesté la reine Neith-Hotep et jusqu’à l’époque de la charmante et ravissante Cléopâtre VII, la femme égyptienne a joui d’un très grand prestige sans pareil chez ses paires : Elle a régné seule et a accédé au trône comme l’homme, fournissant ainsi la preuve qu’elle a joui pleinement de tous ses droits. »
Et si la femme a été élevée au rang de la reine et de la déesse c’est en raison de sa sagesse, de son combat et de son appel à libérer son pays de l’emprise des agresseurs et des colonisateurs. C’est ce même rôle qui fut joué par la première combattante dans l’histoire de l’humanité, la reine « Tétishéri » qui a assumé un rôle majeur dans la libération de l’Égypte des « Hyksôs » pour les chasser de l’Égypte par son petit-fils « Ahmôsis Iᵉʳ ». Ceci montre le rôle splendide et grandiose assumé par les reines de l’Égypte pour défendre leur terre éternelle ; de plus, sa mère, Iâhhotep Ire a contribué à diriger les corps d’armée, a protégé l’Égypte , a porté soin aux soldats, a fait rentrer les déserteurs et a fait régner la paix et la sérénité sur la Haute Égypte.
La femme, sultane des époques islamiques
Les époques islamiques ont été témoins de l’accession au trône d’un grand nombre de femmes aux côtés de leurs époux rois. Chagarat al-Durr, surnommée Ismat ad-Din Umm Khalil est l’une des plus grandes femmes ayant régné en Égypte après les glorieuses reines de l’Égypte antique. C’est la première reine de l’époque islamique, Elle était une esclave- d’origine arménienne ou turque- achetée par le sultan Al-Malik as-Sâlih Najm ad-Dîn Ayyûb et fut sa favorite, Elle demeura longtemps son esclave jusqu’à ce qu’il lui rende sa liberté, se marie avec elle et lui met au monde son fils Khalil.
Le chercheur en antiquités, Chérif Mohamed Sayed a indiqué que le rôle des femmes juste avant l’Islam était limité dans bien des cas. Les droits de la femme étaient bafoués qu’elle n’imaginait nullement le prestige qu’elle aura juste après la Révélation au point que certaines femmes des pays arabes et musulmans jouissaient de privilèges jamais atteints par ses paires dans les civilisations anciennes grecques et romaines. Emergèrent des femmes dans les domaines de la politique, de la guerre et autres. Parmi les plus célèbres « Zenoubia » ou « Zeba » le gouverneur de Palmyre et « Balqees » la reine du Yemen : elles avaient obtenu tous leurs droits jusqu’à détenir le pouvoir.
Sous le règne du califat abbasside, la femme a joué un rôle politique de premier plan. C’est Al-Khayzuran l’épouse du calife Al-Mahdî et mère de Al-Hadi et Al-Rachid qui a joué un grand rôle au niveau de l’orientation interne et externe de la politique de l’Etat. Qatr al-Nada, l’épouse du calife abbasside al-Muʿtaḍid bi-llāh a accompli un rôle grandiose au niveau de la protection du trône lorsque le règne passa à son fils alors qu’il n’avait que treize ans : elle présida les conseils de magistrature pour examiner les plaintes et réaliser la justice. En Andalousie, c’est grâce à Al Zahraa, l’esclave du calife Abdel Rahman Nasser qu’il a pu achever sa politique de réforme et c’est à elle qu’on doit la renaissance culturelle et éducative du pays.
Sitt al-Mulk et Chagarat al-Durr
A l’époque fatimide, la femme a joué un rôle très important dans divers domaines dont en premier lieu Sitt al-Mulk qui y a occupé une place vedette. Elle était dotée de sagesse, de sobriété et d’une ferme personnalité. Elle présentait toujours ses avis au calife Al-Hakim bi-Amr Allah qui avait accédé très jeune au pouvoir. Elle était pour lui d’un très grand secours au point d’en avoir dans les communes qui dépendait du califat fatimide des hommes qui lui envoyaient des missives sur l’état des walis. De plus, elle a déployé de gros efforts pour préserver le califat après la mort d’ Al-Hakim bi-Amr Allah. Elle est allé même jusqu’à ne pas divulguer la nouvelle de son décès. Elle tint la correspondance au nom de son frère puis a envoyé à tous les walis des divers gouvernorats du Levant pour leur demander le serment d’allégeance à Abou El Hassan, le fils d’ Al- Hakim bi-Amr Allah. Il devint calife grâce à son aide et fut surnommé « Az-Zâhir bi-llah ». Et c’est ainsi que Sitt al-Mulk régna sur le calife fatimide pour quarante et un ans depuis la mort d’ Al- Hakim bi-Amr Allah jusqu’au califat d’« Az-Zâhir bi-llah »qui n’était qu’enfant à l’époque. Elle avait donc étendu son emprise sur le calife fatimide et sur les affaires de l’Etat pendant toute cette longue période.